« Un épisode terrible, intense, exceptionnel. Les prévisions montrent que l’on va dépasser ce qu’il s’est passé en 2003, avec des ressentis jusqu’à 45°, voire plus. »
Ce matin, au réveil, en écoutant les infos, j’avais juste envie de partir me réfugier au fin fond de la montagne, loin au-dessus des nouvelles apocalyptiques annoncées dès le petit déj. Aucune station de radio, aucune chaîne d’infos ni média papier que j’ai consulté ne passait à côté de l’info. RTL a dédié un sujet très intéressant à la question : “en fait-on trop autour de la problématique de la canicule”, en invitant des experts connus et reconnus en matière de climat. C’était passionnant. Mon avis de base, à chaud, était de répondre tout de go : oui, nous en faisons trop, cela induit un climat véritablement anxiogène, personne n’aime suffoquer ! Toute la semaine, nous allons voir les mêmes reportages sur les professionnels du BTP tâchant de trouver une maigre flaque d’ombre sur les chantiers… Nous sommes abreuvés d’informations sur ces étés de plus en plus chauds et de messages de prévention, pourtant évidemment nécessaires pour éviter de réitérer la catastrophe de 2003 et tâcher de se protéger d’un phénomène dangereux.
Dans le même temps, depuis combien d’années maintenant les climatologues annoncent-ils ces évènements météorologiques intenses ? Jusqu’alors, on notait une certaine récurrence des canicules tous les dix ans. En France, nous avons enregistré dix années comportant des vagues de chaleur intenses, sur les treize dernières années.
« EN FRANCE, ON BRICOLE, MAIS AUCUNE LOI STRUCTURELLE NE VIENT PRÉCISER LES MODALITÉS D’ADAPTATION À CETTE RÉALITÉ CLIMATIQUE. »
Il est utile et nécessaire, naturellement, de s’occuper de la problématique immédiatement visible et palpable. Mais au-delà de ce discours, que fait-on pour remédier véritablement à cet état de fait ? Si ce réchauffement climatique – n’en déplaise aux climato-sceptiques – est intimement lié aux gaz à effet de serre, que peut-on faire, au niveau national, européen et mondial, pour les faire diminuer ? En France, on bricole, mais aucune loi structurelle ne vient préciser les modalités d’adaptation à cette réalité climatique. On repousse l’examen du brevet, on distribue davantage d’eau aux petits et aux personnes âgées, un numéro spécial est mis en place… Pour certains scientifiques, notre pays pourrait aller plus loin, et dans la réduction de ces fameux et coupables gaz, et dans la prise en charge du phénomène de surchauffe que l’on connaît désormais de façon récurrente. Les politiques se sont engagés il y a quatre ans maintenant, à contenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°, sauf qu’apparemment, on s’inscrit plutôt sur des moyennes de 3 à 4 degrés d’ici la fin du siècle ! Les scientifiques s’accordent pourtant à dire qu’au-delà de 1,5°, les conséquences seraient déjà fâcheuses… Ce terrible épisode servira-t-il de prise de conscience pour nos instances politiques dirigeantes, confortablement installées dans leurs bureaux climatisés ?
Myriam Denis
Rédactrice en chef
m.denis@eco-ain.fr
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