MedTechs : un secteur en bonne santé, mais sous surveillance

par | 17 juin 2019

La technologie appliquée au secteur médical ne cesse de se développer. Les medtechs sont de plus en plus présentes au salon EPHJ-EPMT-SMT de Genève.

Chaque année, le rendez-vous suisse des microtechnologies rassemble de plus en plus d’exposants du secteur des Medtechs. De 285 en 2017, ils sont passés à 360 en 2018 et au moins autant sont attendus du 18 au 21 juin à Palexpo pour l’édition 2019. Un poids en croissance qui n’a pas échappé aux organisateurs du salon EPHJ-EPMT-SMT qui ont lancé l’année dernière, avec la fondation Inartis, le Watch Medtech Challenge pour sélectionner des candidats de ce secteur. Les nominés peuvent ainsi bénéficier de l’accompagnement d’experts. Ce challenge sera reconduit cette année et viendra compléter le Grand prix des exposants.

Sur la bonne courbe

En Suisse, la filière médicale réunit 1 400 entités qui vont de la manufacture à la distribution des produits pour un chiffre d’affaires de 15,8 milliards de francs suisses, soit 2,3 % du PIB national. Entre 2015 et 2017, le secteur des medtechs a permis la création de 4 000 emplois. Les ventes ont augmenté de 1,7 milliard de francs, avec une croissance de plus de 6 % rien qu’en 2017. La filière française des medtechs doit faire face à de nombreuses contraintes.

En premier lieu, les exigences réglementaires dont le marquage CE qui fera l’objet de nouvelles directives plus contraignantes dès 2020. Ensuite, les medtechs sont caractérisées par des productions en petites séries, avec de multiples référencements et nécessitent des entreprises agiles et flexibles, capables de répondre à des demandes dans des délais assez courts. Enfin, d’énormes investissements en R&D sont nécessaires pour mettre au point des technologies de rupture qui par définition prennent du temps avant une mise sur le marché.

Technologies disruptives

Parmi les exposants du salon genevois, la société Vulkam de Saint-Martin-d’Hères (Isère) sera présente pour la deuxième année consécutive pour démontrer les avantages de ses procédés avec des métaux amorphes. Fruit de 15 ans de recherche, l’innovation de Vulkam, entreprise créée en 2017, permet de reproduire par moulage des pièces de quelques micromètres et deux fois plus résistantes que leurs équivalents usinés. Cette technologie trouve des applications en implantologie dentaire, orthopédique et pour la fabrication d’outillage médical précis et fiable, destiné par exemple à la chirurgie optique, mais également pour fabriquer des pièces d’horlogerie.

Outre l’aspect purement technologique, la filière medtechs s’oriente de plus en plus vers une médecine personnalisée, comme le permet le process développé par l’entreprise Microlight 3D, basé à La Tronche (Isère), qui avait exposé au salon EPHJT-EPMT-SMT en 2018 (elle n’y sera pas cette année). « Mais nos machines n’étaient pas encore adaptées aux prospects », analyse le pdg Denis Barbier, dont la société créée en 2016 est adhérente au cluster Medicalp, partenaire du pôle Mont-Blanc Industries.

L’imprimante 3D conçue par Microlight peut reproduire des objets inférieurs à 1 micron. Basée sur le procédé de polymérisation à deux photons, cette technologie utilise des monomères liquides solidifiés par l’action du laser, mais également biologique pour recréer des matrices extracellulaires. Une innovation qui au niveau médical offre des perspectives déterminantes pour mettre au point des traitements personnalisés. En attendant, Microlight 3D mobilise en parallèle du secteur médical ses efforts R&D sur la conception d’une machine pour imprimer selon le même procédé des pièces plus grandes destinées à l’industrie micromécanique. Et espère d’ici deux ans être en mesure de toucher le marché de l’horlogerie.


Par Sandra Molloy

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez également :

Formation : l’Inseec Chambéry ouvre le chapitre BTS

L’école supérieure de commerce et de gestion savoyarde ouvre en septembre son premier BTS. D’autres pourraient suivre dans les années à venir. Si, jusqu’à présent, les étudiants désireux d’intégrer l’Inseec de Chambéry avaient le choix entre de nombreux bachelors...

LIRE LA SUITE

Publicité