Le réseau social Facebook vient d’annoncer son intention de lancer une nouvelle monnaie virtuelle, le Libra. Contre toute attente, Genève se retrouve au coeur de ce projet.
Pourquoi Facebook a-t-il choisi Genève pour y baser sa propre cryptomonnaie, baptisée la Libra ? De nombreuses personnes s’interrogent après que le géant des réseaux sociaux a inscrit la société Libra Networks au registre du commerce genevois. Le lancement de la Libra représente en effet une attaque frontale contre le système financier mondial dont la cité de Calvin est précisément un pilier. Comme le Bitcoin, la Libra est basée sur la technologie blockchain, une sorte de registre informatique qui enregistre des informations et des transactions de manière sécurisée, grâce à des procédés cryptographiques.
L’ensemble des données de la chaîne est distribué par blocs aux noeuds du réseau qui la composent, d’où son nom. Ce procédé permet de sécuriser les transactions en cryptomonnaie. Un des atouts de Genève tient au fait que la Suisse a la réputation d’être un pays favorable à la blockchain, le Conseil fédéral (le pouvoir exécutif suisse) soutenant l’effort de développement de cette technologie.
Le pays compte en outre de nombreux acteurs établis dans le secteur, tels que les bourses Bity et Taurus, la banque Mt Pelerin, la plateforme immobilière Tokenestate ou encore la société de stockage de cryptomonnaies Metaco. Par ailleurs, des institutions académiques, telles que l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), travaillent au développement de la blockchain.
Un potentiel gigantesque
« Nous sommes extrêmement enthousiasmés par le choix de Facebook de créer une nouvelle société explorant les nouvelles technologies financières à Genève et nous nous réjouissons de collaborer avec ses équipes dans un avenir proche, a déclaré le conseiller d’État Pierre Maudet à swissinfo.ch. Notre aspiration est de devenir l’un des principaux noeuds de la chaîne de valeur mondiale. »
Genève possède également d’autres atouts majeurs, tels qu’un environnement réglementaire plus souple, la présence des Nations Unies et du Cern. De plus, David Marcus, qui gère ce projet en Californie aux côtés de Mark Zuckerberg, a fait ses classes sur les bancs de l’Université de Genève et reconnaît que ce passé a joué un rôle dans ce choix. Le potentiel de la Libra est énorme : 2,7 milliards de personnes utilisent Facebook et ses services (Whatsapp, Instagram…).
Des partenaires tels que Visa, MasterCard, Vodafone, Iliad, Uber ou l’ONG Mercy ont chacun fourni 10 millions de francs de réserves, afin que les futurs utilisateurs puissent transférer de l’argent partout dans le monde instantanément, et à un coût dérisoire, où régler leurs achats sur smartphone.
Par Romain Fournier
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