Malgré une année marquée par de nombreux accidents climatiques, le millésime 2012 et les vins locaux nous réservent de belles surprises.
«Les conditions climatiques ont été très variables en fonction des régions. Certains accidents furent réparables à l’image du traitement contre le mildiou, d’autres ont provoqué des dégâts irréversibles au regard des averses de grêle ou du gel qui ont durablement endommagé les vignes au moment de leur floraison. Les prévisions tablent sur une baisse de la production de 10 à 20%. Cela dit, l’année 2011 fût une année importante de par son volume et le cru 2012 s’annonce bon d’un point de vue qualitatif», nuance Robert Gallet, gérant de la Cave du Grumeur à Bourg-en-Bresse. Et celui-ci de rappeler que le vin n’est pas qu’histoire d’aléas climatiques: «La faible production exige la montée en qualité pour compenser une récolte moins conséquente. Mais, c’est le savoir-faire du vigneron qui prime. Il est trop tôt pour parler de la hausse des prix. Car si les accidents météorologiques peuvent effectivement tirer les prix vers le haut pour certains domaines, il faut rester beaucoup plus prudent sur ses répercussions au niveau local.»
Selon la qualité du vin et l’usage qui en découle, 2012 ne serait donc pas obligatoirement synonyme d’envolée des prix. Pour le Bugey, par exemple, le vignoble ne possédant pas de cuvée exceptionnelle, les prix ne devraient pas trop subir l’inflation. Côté ventes de vins, la caviste pondère aussi la sinistrose actuelle: «La vente des vins demeure un secteur qui se porte bien. Nous ne constatons pas de baisse significative des ventes. La rareté ou la cherté de certains vins sont compensées par l’élargissement de la gamme de produits. D’ailleurs, beaucoup de vins sont côtés en fonction de leur appellation alors que les bons vignerons sont partout». Le cru du Cerdon commence effectivement à se faire connaître hors de l’Ain de par son originalité d’être un vin demi-sec entièrement naturel.
Du point de vue régional, on assiste également à une remontée extraordinaire des vins estampillés Côtes du Rhône. Une remise en question de l’appellation est d’ailleurs au goût du jour au regard de la montée en qualité des différents produits. «Néanmoins, je conseille toujours mes clients vers des choix originaux, récents sur le marché, ne bénéficiant pas d’une renommée extraordinaire, mais surprenants en bouche tels que des Côtes du Languedoc, du Fougères, du Corbières, etc, pour ne citer qu’eux», ajoute le caviste. Pour les amateurs de belle robe, de tanin et de bouquet fleuri, enfin, le salon de la Gastronomie sera l’occasion d’assister ce 12 novembre, au concours des 7 ceps, ouvert pour la première fois au public, projettant sous les feux de la rampe les vins locaux: Car aujourd’hui encore, une multitude de cépages très anciens s’expriment de manière incomparable sur le pourtour du Mont Blanc.
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