Un centre commercial d’un genre nouveau va sortir de terre à Épagny : l’Open Sky. La Chambre de commerce et d’industrie (CCI 74) de Haute-Savoie détient 24 000 mètres carrés de foncier, dont 15 600 constructibles, sur le site du Grand Épagny.
Mise à jour : Validation du projet en CDAC le 7 décembre 2018. A lire ICI.
Cet ancien site régional de dédouanement avait été partiellement détruit en 2013 par un incendie, et était depuis en déshérence. « Reconstruire ? C’était impossible vu la situation financière de la chambre, résume son président Guy Métral. Entre 2014 et 2017, on nous a privés de 7 millions d’euros de ressources. Vendre ? Cela aurait voulu dire perdre la maîtrise sur un foncier stratégique, avec le risque que les recettes terminent dans les caisses de l’État. Or, c’est l’argent des entreprises qui a été investi ici. Nous avons donc choisi de confier ce tènement à un investisseur, via un bail à construire, afin de rester propriétaire du terrain, de rester maître de ce qu’il s’y ferait, de profiter des recettes induites par la location, mais aussi d’accompagner la nécessaire évolution du commerce. »
UN GESTE ARCHITECTURAL SPECTACULAIRE
Un jury a donc été constitué en février 2017, après les dernières élections consulaires. Il lui a fallu huit réunions pour définir un cahier des charges, lancer la procédure, analyser plus finement six dossiers, puis finalement désigner vendredi 19 janvier le lauréat : la Compagnie de Phalsbourg pour son projet Open Sky. L’opérateur immobilier est spécialisé dans les centres commerciaux d’un nouveau genre. « Nous défendons l’idée que les bâtiments peuvent être beaux, affirme son président Philippe Journo, que les parkings peuvent être paysagers et sécurisés, et que si l’on veut garder ses clients, il faut les respecter, bien les traiter et leur apporter ce que l’on sait faire de mieux. » Une profession de foi déclinée avec succès dans toute la France.
La Compagnie exploite 502 000 mètres carrés et est en train d’en développer 600 000. Toujours autour du même concept : un geste architectural spectaculaire pour créer un lieu de vie associant commerces, activités de loisirs et restauration. Incidemment, la Compagnie de Phalsbourg affiche une bonne santé financière – 22 millions d’euros de cashflow, 76 millions de revenus locatifs annuels, 1,3 milliard de patrimoine – qui n’a pas laissé indifférent la CCI de Haute-Savoie.
Le projet du Grand Épagny ne déroge pas à la règle. Le sixième Open sky du groupe se développera sur 11 000 mètres carrés, dont 7 000 de commerces, 1 700 de restauration et 2 300 d’espaces de loisirs, plus 638 places de stationnement en silo, sur quatre niveaux. L’ensemble sera logé dans un bâtiment signé de l’architecte italien Giani Ranaulo design. En collaboration avec l’annécien AER architectes, il a dessiné un ensemble de verre, acier et béton fibré tout en rondeurs, performant au plan environnemental puisqu’il vise le label Minergie-Eco, et durable dans le temps : « L’investisseur prévoit un budget d’entretien annuel de 250 000 euros, assure le président. Dans cinquante ans, nous devrions récupérer un bâtiment en bon état ! »
AMÉLIORER L’EXPÉRIENCE CLIENT
« Le concept, c’est bien d’améliorer l’expérience client en lui proposant un authentique lieu de vie dans lequel il peut effectuer des achats, mais également se détendre et déjeuner », assure Guy Métral. Au Grand Épagny, cet ovni architectural devrait donner un coup de vieux aux bâtiments voisins, « ou plutôt inciter à rénover cet immobilier commercial, assure le président de la CCI. La montée en puissance du e-commerce impose de proposer de nouveaux centres, plus attractifs, offrant de meilleures conditions de confort et d’échange. Le projet de l’Open sky sera également un contre-feu au projet de village des Alpes de Bellegarde ».
Guy Métral l’assure : « Ce projet est le meilleur pour valoriser le territoire. Il créera 120 emplois. La Compagnie de Phalsbourg souhaite en faire une référence avant peut-être d’autres implantations sur le département. Il doit être construit en relation étroite avec les acteurs locaux, dont les unions commerciales. »
Par Philippe Claret
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