Courant avril, la ville envoie une délégation d’entreprises locales visiter le pays du soleil levant. Preuve que l’innovation ne connaît pas de frontières.
« C’était très intéressant… il y aurait vraiment de bonnes raisons d’investir le marché japonais », livre Joël Viry, sourire aux lèvres et documentation à la main. Mieux, le dirigeant de PRP Creation s’est dit convaincu par la présentation de la visite au Japon. Le 25 janvier, la ville d’Oyonnax a annoncé aux entreprises du territoire, la « mission Japon » lors d’un premier petit-déjeuner professionnel dans la salle de réception de l’hôtel de ville. Du 7 au 14 avril, les industriels qui le souhaitent découvriront l’archipel nippon sous toutes ses facettes, à Tsu. Si l’objectif affiché par la municipalité repose sur son rayonnement à l’échelle internationale, les raisons d’une délégation en Asie sont aussi bien stratégiques que commerciales.
Comparer ses forces et ses faiblesses
Alain Palisse, président d’Aduxxi, l’un des leaders dans le domaine des pièces techniques de précision pour l’automobile, figure parmi les chefs de file pour ce qui est du partenariat avec le Japon.
« La possibilité pour les PME de venir voir ce qui se fait ailleurs doit animer l’esprit de cette mission », explique le dirigeant d’Aduxxi, familier de la mentalité japonaise après un premier séjour en 2013 et une visite de la célèbre entreprise Panasonic. « Le Japon est un pays hautement industriel qui sait valoriser des produits de qualité et qui se positionne comme un pays exportateur de premier plan. »
Echange d’informations, développement commun de technologies et savoir-faire industriels, visite de plusieurs usines, « la mission Japon » se veut pleine de promesses. « Au-delà des affaires pures, l’idée est aussi de comparer ses forces et ses faiblesses et de favoriser le benchmarking », indique Philippe Tournier-Billon, chargé de l’animation à la mairie d’Oyonnax et dirigeant de la société éponyme spécialisée dans l’ornement des coiffures. « J’exporte au Japon depuis 1979 et l’expérience des années me permet d’affirmer que les Japonais sont des partenaires loyaux et fidèles », témoigne le chef d’entreprise.
Être curieux
Faire des affaires au Japon peut aussi relever du casse-tête, l’anglais étant peu maîtrisé par la population. « Il ne faut pas croire que l’on va signer des contrats du jour au lendemain, mais on peut construire quelque chose, souligne Alain Palisse qui a longuement insisté sur la curiosité, maître mot d’un séjour réussi sur l’archipel asiatique. Hospitalité, respect de la personne, environnement, « nous avons un certain nombre de leçons à recevoir de la culture japonaise en tant que Français. Envisager des relations commerciales avec les Japonais nécessite de les considérer comme des amis et non comme des concurrents. Ne pas aller en Asie serait une faute », complète Alain Palisse. Dans la quête d’alliances entreprise par le Japon, les industriels de la Plastics Vallée peuvent s’avérer d’excellents partenaires de travail. «Nous savons que l’innovation est primordiale pour notre survie et notre développement. La vie économique implique d’être curieux pour être en capacité de saisir les opportunités. Une ville comme Oyonnax a pour mission d’offrir ces opportunités », renchérit Philippe Tournier-Billon. La municipalité qui espère attirer nombre d’entreprises, élaborera le programme économique du séjour en fonction des participants. « Ayez l’imagination, soyez curieux, la balle est maintenant dans votre camp », a conclu Philippe Tournier-Billon.
Plastipolis et le Japon
Depuis 2011, le pôle de compétitivité entretient des relations privilégiées avec le Japon : Projet européen Nanocom et prise de contact avec la Nagano techno Foundation, projet Wiintech financé par la commission européenne, salon Green expo de Tokyo, forum Plastipolis 2014…
Par Sarah N’tsia
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