Vendredi, l’assemblée générale de Plastipolis a été l’occasion de dresser un bilan de la période écoulée et d’officialiser la modification des statuts.

Les assemblées générales se suivent mais ne se ressemblent pas. Vendredi 30 juin, le pôle de compétitivité Plastipolis, a tenu sa traditionnelle assemblée générale dans les salons du stade Charles-Mathon d’Oyonnax. Un rendez-vous annuel auquel étaient conviés plus de 300 adhérents (une centaine de présents). Au menu, un bilan général de l’année écoulée et de l’exercice en cours, le vote des nouveaux statuts de l’association, et la passation de pouvoir entre Daniel Goujon, président historique de Plastipolis depuis 2008, et Emmanuelle Bouvier, présidente de Plastibell, le pôle Santé et Industrie de PSB Industries (à lire par ailleurs).

“En 2017, notre budget est en transition. Globalement, l’objectif est d’être au maximum acteur et intervenant à travers des projets européens et internationaux sur lesquels Plastipolis s’aligne. À nous de faire suffisamment de résultats pour avoir une bonne trésorerie”, a rappelé Daniel Goujon. Douze actions menées hors des frontières de l’Hexagone parmi lesquelles trois salons et trois conférences internationales, sans oublier les succès du sixième forum Plastipolis l’année dernière et, plus récemment, l’écrasante visibilité de Plastipolis lors du salon FIP à Lyon, les 13, 14, 15 et 16 juin dernier, le pôle de compétitivité affiche des résultats satisfaisants. En effet, le résultat net comptable pour l’année 2016 s’élève à 6 546 euros, contre 2 263 euros en 2015, soit une progression de 189,3 %. Et la dynamique ne s’arrête pas là : depuis le début de l’année, Plastipolis a signé 16 contrats pour un investissement total de 47 950 euros. Sur les deux prochaines années, l’association envisage de financer diverses initiatives européennes comme Materialix, Care4tech, Greenomed, Citruspack ou encore Mouldtex. Mais pour sa dernière assemblée générale en tant que président, Daniel Goujon a aussi évoqué des points plus sensibles comme les cotisations des adhérents, quelquefois impayées, ce qui n’est pas sans conséquence pour la trésorerie (perte financière estimée à 50 000 euros).

Des statuts modifiés

 La réunion plénière de Plastipolis comportait plusieurs enjeux, puisqu’avec la fin du mandat de Daniel Goujon, la composition du conseil d’administration et l’arrivée de nouveaux membres, certains statuts de l’association créée en 2005 ont été repensés. Désormais, l’article 2 précise que Plastipolis “coordonne la mise en œuvre des projets émanant des axes de développement fixés dans le cadre des contrats de performance signés avec les pouvoirs publics” ; alors qu’il est à présent question de regrouper les collèges existants (scientifique et formation, industriels, institutionnels et membres associés) pour “rétablir la représentativité des adhérents au sein de la structure”, a avancé Daniel Goujon. De même, l’article 15 indique que le conseil d’administration est composé de 15 à 24 administrateurs et que le bureau comprend au moins 9 administrateurs dont le président, pour une durée renouvelable de trois ans (article 18). À l’ère du numérique, Plastipolis souhaite dorénavant adopter les modes dématérialisés de réunion (article 19), via les visioconférences, les courriers électroniques ou les conférences téléphoniques, “pour prendre des décisions de façon rapide et efficace”, a encore ajouté le président sortant.

Au service de la recherche

Une assemblée générale est aussi l’occasion pour les adhérents de constater par eux-mêmes, l’investissement de leur association à travers des thématiques innovantes. Sur ce point, Plastipolis soutient des projets labellisés ANR (Agence nationale de la recherche) qui visent, à terme, la validation industrielle. Vendredi, deux projets ont été présentés aux membres. Le premier, nommé Spplif pour simulation de la projection de peinture liquide et filmification, a remporté l’adhésion de l’assistance. Il faut dire que recourir à la peinture pour optimiser un procédé industriel relève de l’inédit. L’objectif de cette étude en partenariat avec l’INSA de Lyon, l’ICS Strasbourg, Sames et Plastic Omnium, est d’appréhender la modélisation théorique et numérique du procédé de mise en peinture de pièces, pour l’industrie automobile d’aujourd’hui et de demain. Concrètement, cette recherche vise à comprendre les mécanismes qui s’articulent autour de la pulvérisation de peinture, ceux qui interviennent dans la formation du film, et de les corréler à la qualité de la pièce peinte, autrement dit sa couleur, son tendu et sa brillance. Actiphen, le deuxième projet soutenu par Plastipolis, évalue le potentiel d’extraits de végétaux qui ne contiennent pas de microbes et qui seraient utiles pour la conservation des aliments. Les extraits végétaux sélectionnés sont principalement issus des fruits ou des plantes aromatiques et médicinales comestibles : écorces de grenade, noyaux de pruneaux, thé vert ou encore feuilles d’eucalyptus. Ensuite, l’étude consiste à incorporer ces éléments dans des aliments périssables tels que la viande hachée de bœuf crue, ou dans des matériaux au contact des aliments (emballages actifs).

12 ans d’existence

Le Comité interministériel d’aménagement du territoire (Ciadt) a retenu le « Pôle Plasturgie Rhône-Alpes et Franche-Comté » comme pôle de compétitivité en 2005. À ce jour l’association regroupe plus de 300 adhérents dont 200 entreprises parmi lesquelles 90 % de PME, 50 centres de R&D et de formation, 30 institutionnels, et 20 pouvoirs publics.

Emmanuelle Bouvier succède à Daniel Goujon

La nouvelle présidente s’inscrit dans la continuité.

Daniel Goujon et Emmanuelle Bouvier.

Fin de mandat, changement de président. Lors de la réunion du conseil d’administration, en marge de l’assemblée générale, les nouveaux administrateurs ont choisi d’accorder leur confiance à Emmanuelle Bouvier pour trois ans. La présidente de Plastibell, le pôle Santé et Industrie de PSB Industries, injecteur de solutions plastiques à Izernore, succède ainsi à Daniel Goujon, à la tête de Plastipolis depuis juillet 2008. Pourtant, la nouvelle présidente n’entend pas bouleverser la stratégie, ni provoquer de révolution au sein de l’association qu’elle connaît déjà bien. Comme son prédécesseur, Emmanuelle Bouvier souhaite insister sur la coopération indispensable entre les différents acteurs : centres techniques, clusters, institutionnels, régions, communautés de communes comme le Haut-Bugey, fédérations et syndicats. “Nous devons construire quelque chose tous ensemble, c’est le moment de le faire, parce que le monde évolue. Je crois qu’on doit tous être acteur et certainement un peu moins suiveur comme à l’époque des belles années de notre économie et de notre industrie. Aujourd’hui, si on n’est pas acteur on pourra difficilement avancer et c’est dans cet esprit-là que je reprends la présidence de Plastipolis, pour être dans la continuité des équipes de Daniel”, a-t-elle indiqué pour sa première prise de parole, auréolée de sa nouvelle fonction. Ingénieur chimiste spécialiste des matériaux et titulaire d’un master de business, Emmanuelle Bouvier a mené l’essentiel de sa carrière dans les matières plastiques. Un univers qui lui est familier, dans lequel elle a exercé plus de 15 ans au sein d’entreprises spécialisées dans la fabrication de matières plastiques. “C’est une expérience qui m’a permis de bien connaître l’ensemble du tissu plasturgique français mais aussi étranger”, sourit-elle. En intégrant la société PSB Industrie, qui a racheté Plastibell, Emmanuelle Bouvier s’est rapprochée du monde de la transformation des matières plastiques. “L’innovation est un sujet qui fait sens pour moi à Plastipolis. Aujourd’hui, on va réfléchir à une feuille de route pour les trois années à venir en poursuivant ce qui est en cours”, ajoute-t-elle.

Remise des diplômes GEP/Allize Plasturgie

Lundi soir, le groupement d’employeurs plasturgie (GEP) et Allizé-Plasturgie Auvergne Rhône-Alpes ont organisé la remise des diplômes des salariés de la filière qui ont obtenu un certificat de qualification professionnelle (CQP) de branche. Le GEP et le Centre de formation de la plasturgie (CFP), rassemblent 200 stagiaires de l’Ain et du Jura formés et accompagnés chaque année. Grâce aux actions menées conjointement, les salariés sont formés parvenir à des évolutions professionnelles grâce au certificat de qualification professionnelle. Ainsi en partenariat avec la branche professionnelle Allizé-Plasturgie Auvergne Rhône-Alpes, et grâce au financement des collectivités, 120 salariés (promotion 2016-2017) ont été diplômés.

Par Sarah N’tsia