La filière anticipe la future législation et se met au diapason pour le respect de l’environnement.
«Au niveau de la branche, nous sommes en veille permanente et essayons de réfléchir en amont de la loi sur l’économie circulaire qui sera votée au printemps, réagit Emmanuelle Perdrix, présidente d’Allizé Plasturgie et dirigeante de l’entreprise Rovip à Chavannes-sur-Suran dans la Plastics Vallée. Cette loi peut être lourde de conséquences pour les métiers de la plasturgie. » La Fédération de la plasturgie et des composites a mis en place un autodiagnostic afin d’aider les PME et TPE à évaluer leur connaissance sur le sujet.
D’après Emmanuelle Perdrix, les initiatives sont nombreuses pour accompagner un élan déjà en cours, même si chacun doit aller plus loin. Chez Rovip, spécialisée dans la transformation des matières plastiques et l’injection, l’économie circulaire est une valeur forte dont les applications sont multiples. « Nous appartenons à plusieurs programmes de recherche collaboratifs autour des matières recyclées, avance la chef d’entreprise. Nous sommes en mesure de transformer des biomatériaux. Au salon de l’emballage, nous avons présenté une gamme de produits pour snacking en matières recyclées rPET, mais aussi en biomatériaux. Nos – rares – déchets sont valorisés, revendus, compoundés, réutilisés, mais ne prennent pas la direction de la benne et ne sont pas enfouis. On ne le dit pas assez, or la plupart des plasturgistes ne produisent plus de déchets. »

Au niveau d’Allizé Plasturgie, la nouvelle présidente souhaite communiquer avec fierté, sur les démarches menées sur l’économie circulaire par les industriels. « L’éco-conception permet d’alléger les pièces, de consommer moins de matière et d’énergie, l’intérêt économique est réel, assure Emmanuelle Perdrix. La plasturgie en tant que tel ne pollue pas. En revanche, la fin de vie de nos produits pose question. »
Matières biosourcées
« L’économie circulaire est le fil conducteur de notre nouvelle feuille de route, indique Patrick Vuillermoz, directeur général de Plastipolis. Les industriels n’ont pas le choix que de repenser leur modèle économique et la prise de conscience est réelle. Nous menons régulièrement des projets liés aux matières biosourcées, pour déterminer les technologies adéquates propres à chaque variété d’application. Nous accompagnons les développements de matières biosourcées à partir d’algue, de matière végétale et naturelle, tout en restant attentifs à la question du recyclage, de l’éco-conception, et de la fin de vie des produits. »
Désormais, l’enjeu consiste à redonner de la valeur aux déchets grâce au tri, à la collecte et à un traitement différent des données. Plastipolis organisait un premier congrès européen à l’hôtel de Région à Lyon, en 2018, sur l’éco-plasturgie et ce qui s’y rapporte. « Nous devons fédérer l’intérêt des professionnels de la filière autour d’un sujet majeur pour leur activité, explique Emmanuelle Bouvier, présidente de Plastipolis. L’objectif étant de les accompagner pour progresser, en suivant les contraintes potentielles et l’évolution de ces marchés. »

Par Sarah N’tsia
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