Pour lutter contre la renouée du Japon, fléau de la biodiversité, des élèves de BTS ont imaginé en faire un isolant.
En développant un isolant à partir d’une plante invasive, la renouée du Japon, les jeunes du BTS Systèmes constructifs bois habitat de la MFR de Cormaranche-en-Bugey ont décroché le prix « Performance et innovation » au challenge interécoles proposé par l’Ensam de Cluny et l’Université de Bourgogne (lire notre édition du 4 mars). Le but du challenge était de concevoir et de réaliser des parois en ossature bois innovantes répondant à des critères de performance thermique, d’impact environnemental et de durabilité. Ces parois ont demandé un travail de réflexion, d’étude et de conception. Les jeunes ne manquaient ni d’idée, ni d’ambition. Passionné par la nature, les milieux aquatiques et l’environnement en général, Gaëtan Pitron connaissait tous les enjeux autour de la renouée du Japon. Quant à Adrien Lapierre, il se voue à la passion du bois autant qu’il souhaite changer les mentalités dans le domaine du développement durable. Encadrés par leur formateur Clément Mercier, ils ont su relever le défi.
Hautement invasive
La renouée du Japon (Fallopia japonica) a reçu en 1847 la médaille d’or de la société d’agriculture et d’horticulture de la ville d’Utrecht (Pays-Bas), pour la beauté de son feuillage et ses inflorescences parfumées. Plus de 174 ans plus tard, elle est considérée comme une redoutable invasive colonisant sans relâche les rives, les prés et les chemins. Elle figure même sur la liste des 100 espèces exotiques envahissantes les plus nuisibles (liste établie par l’UICN : Union Internationale de Conservation de la Nature). Les massifs importants et denses de renouée représentent une réelle menace pour la stabilité des écosystèmes.
Plante à la croissance très rapide nuit à la diversité des milieux, par sa stratégie de prolifération. Dès le début du printemps, elle produit des tiges creuses rougeâtres, puis vertes, d’un diamètre de un à cinq centimètres. Elle peut atteindre trois mètres de haut en quelques semaines. Ses feuilles d’un vert foncé, mesurent entre 10 et 20 centimètres, sont rondes à largement ovales. À la fin de l’été, elle produit des grappes de petites fleurs généralement blanches. À l’entrée de l’automne, les parties aériennes de la plante sèchent mais les rhizomes (tiges souterraines) et les racines continuent à se développer à l’abri sous terre. Le réseau souterrain (rhizomes et racines) constitue les deux tiers de la masse de la plante. Par ses racines, elle sécrète des toxines dans le sol rendant difficile le développement d’autres végétaux.
Par Carole Muet
(Sources Epage de la Bourbre)

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