Rhône-Alpes : la chasse au (sur)tourisme

par | 05 juillet 2021

Alors que l’été s’installe, la majorité des français passeront leurs vacances dans l’hexagone, et notamment à la montagne où les réservations ont encore grimpé de 25 %. Avec le risque que le phénomène de saturation qui frappe déjà certaines destinations touristiques, comme Annecy ou le lac d’Aiguebelette, s’amplifie…

Dans un contexte de crise sanitaire qui incite les Français à partir en vacances à l’intérieur des frontières, faut-il s’attendre, cet été 2021 tout comme l’an dernier, à voir débarquer dans notre région des hordes de touristes? La question est sur toutes les lèvres car, d’ordinaire, ce sont déjà des millions de vacanciers – l’équivalent de 22,8 millions de nuitées enregistrées en 2019 (un tiers toutefois des nuitées annuelles) – qui viennent passer leurs congés d’été en Savoie Mont-Blanc, première destination “montagne” de France, très prisée pour ses lieux de villégiature sur les rives des lacs, ses eaux cristallines, ses plages et ses stations d’altitude où l’air frais est salvateur quand le mercure grimpe.

Revers de la médaille

En tête : Annecy, la Venise des Alpes, et son décor de carte postale, victime de son succès et de sa première place au top 10 des villes françaises des plus agréables à vivre. Chaque été, la ville et d’autres lieux convoités comme, par exemple, le lac d’Aiguebelette, voient leur taux de fréquentation exploser avec l’arrivée des touristes, générant, l’espace de plusieurs semaines, d’importants déséquilibres : routes et parkings congestionnés, plages bondées, avec leur lot inévitable de tensions et de pollution. Cela constitue une vraie atteinte à la qualité de vie des habitants.

Pour autant, peut-on véritablement parler de surtourisme quand cet afflux massif dure“seulement”cinq semaines dans l’année ? Certains vous répondront par l’affirmative, arguant «une croissance excessive de visiteurs qui conduit à la saturation de certains espaces» (la définition donnée au surtourisme), quand d’autres préféreront le terme de surfréquentation, plus approprié. Question d’appréciation. Alors, que faut-il faire pour que les populations locales aient toujours plaisir à passer l’été sur leur lieu de résidence et, dans le même temps, maintenir notre vocation de terre d’accueil ?

Consciente de l’enjeu, L’Agence Savoie Mont Blanc (SMB), structure bidépartementale en charge de la promotion touristique du territoire, cherche des solutions. Depuis plusieurs années déjà, elle a cessé toute promotion des destinations trop fréquentées en période estivale. « Nous avons fléché un certain nombre de lieux que nous valorisons comme le Faucigny, l’Albanais, Cœur de Savoie… moins totémiques mais remarquables et en capacité de recevoir des touristes. La volonté des élus est d’ouvrir le territoire et d’équilibrer les destinations touristiques, tout en maintenant un tourisme raisonné et durable, plus qualitatif», explique son directeur, Michaël Ruysschaert, rappelant que 82% du territoire restent méconnus des touristes.

Confronté depuis l’été dernier à une forte augmentation du flux journalier – surtout des Rhônalpins (Lyonnais, Grenoblois, Aindinois) et des Suisses qui viennent passer la journée au bord du lac sous l’effet de la chaleur et de la Covid –, le Grand Annecy a mis en place une offre Mobil’été coordonnée pour désengorger la ville, parfois au bord de l’asphyxie.

S’y ajoutent des offres en basse et moyenne saisons, pour lisser les flux et éviter une trop forte concentration sur les seuls 20 km2 les plus fréquentés. Selon le directeur de L’Agence SMB, si les gens s’entassent dans les mêmes endroits connus, c’est souvent parce qu’ils ne savent pas tout ce qu’il est possible de faire ailleurs. Pour y remédier, l’agence travaille à différents partenariats numériques, notamment avec Waze et Google, pour multiplier les applis embarquées visant à les informer. Elle réfléchit aussi à la création d’un pass multiactivité pour inciter à la déambulation et à l’itinérance.

Gérer les flux

Les initiatives se multiplient mais cela n’est pas encore suffisant. Car gérer les flux touristiques nécessite, en amont, de réfléchir à une véritable gouvernance, en concertation avec tous les acteurs, et de penser aménagement et gestion du territoire. Face à cette pression touristique croissante, les collectivités concernées – et notamment les agglomérations – prennent des mesures parfois drastiques.

Confronté depuis l’été dernier à une forte augmentation du flux journalier – surtout des Rhônalpins (Lyonnais, Grenoblois, Aindinois) et des Suisses qui viennent passer la journée au bord du lac sous l’effet de la chaleur et de la Covid –, le Grand Annecy a mis en place une offre Mobil’été coordonnée pour désengorger la ville, parfois au bord de l’asphyxie.

« En service depuis juin, elle est destinée en particulier aux Grand-Annéciens et aux touristes longs séjours pour les inciter à laisser leur voiture au parking. Deux cents VAE Vélonecy sont en libre-service autour du lac, gratuits la première demi-heure. La fréquence des navettes des plages jusqu’à 23 heures (gratuité là aussi) et des navettes lacustres a été augmentée. Nous avons aussi signé un accord avec la Compagnie des bateaux pour qu’on puisse embarquer avec son vélo», détaille Frédérique Lardet, présidente du Grand Annecy.

« Ce qui est gagné est gagné », ajoute-t-elle. « Ce seront autant de voitures qui ne seront pas sur les routes. Fin septembre, on fera le bilan.» Pour enfoncer le clou, la ville d’Annecy a rendu payants jusqu’au 15 septembre les parkings aux abords des plages. D’autres parkings relais verront le jour d’ici un à deux ans pour développer l’intermodalité.

Sécurité renforcée

Du côté du lac du Bourget, où la fréquentation des plages a bondi de 46% en un an l’été dernier – sans toutefois perturber l’accès à Aix-les-Bains –, la gendarmerie départementale de la Savoie fait savoir qu’elle renforce son dispositif. En plus du poste provisoire avec quatre militaires réservistes, des patrouilles quotidiennes accentuées les week-ends de grande affluence, de la brigade nautique et des actions organisées avec l’escadron de la sécurité routière et la police, le colonel Guillaume Chantereau crée un poste à cheval (six cavaliers) dès la mi-juillet pour, dit-il, « concentrer les efforts et optimiser les manœuvres». Il s’appuiera aussi sur la réserve opérationnelle (300 volontaires) pour assurer la sécurité autour des lacs et prévenir les actes d’incivilité. Mais, rappelle-t-il : «La sécurité doit être l’affaire de tous.»

« Avec de tels afflux, quelles seront les mesures à prendre pour que ces espaces naturels conservent leur quiétude et leur biodiversité? », soulève Christian Schwoehrer, directeur d’Asters 74 qui gère les neuf réserves naturelles de la Haute-Savoie.

Comment préserver les espaces naturels ?

Les réserves naturelles “lac et montagne” n’échappent pas non plus aux assauts des vacanciers, qui s’y ressourcent. Là encore, les pics ont atteint des sommets en 2020 : +26 % pour la réserve du Roc de Chère, +15 % pour le Bout du Lac (162 225 passages), +56 % au col des Montets (47817 passages), porte d’entrée des aiguilles Rouges à Chamonix, +56 % dans le cirque du Fer à Cheval avec 200 000 visiteurs dans la réserve… Au grand dam des gestionnaires qui doivent mobiliser plus de moyens humains sur le terrain pour sensibiliser les usagers, car le nombre d’infractions double, voire triple.

« Avec de tels afflux, quelles seront les mesures à prendre pour que ces espaces naturels conservent leur quiétude et leur biodiversité ? », soulève Christian Schwoehrer, directeur d’Asters 74 qui gère les neuf réserves naturelles de la Haute-Savoie. « Nous ne voudrions pas en arriver à instaurer des jauges, comme aux calanques de Cassis ! »

FOCUS : Le lac d’Aiguebelette « déborde »

Reconnu pour la beauté de ses eaux, plus chaudes, et premier lac de Savoie Mont-Blanc accessible directement depuis l’autoroute de Lyon, le lac d’Aiguebelette – qui a le statut de réserve naturelle – attire un flot important de touristes l’été. Et encore plus en période de canicule, avec des pics pouvant atteindre 35 000 personnes par jour, selon le service départemental d’incendie et de secours 73.

« Pour canaliser les flux sur les plages (cinq publiques, trois privées), nous avons décidé collectivement de fixer des jauges limitées à 600 personnes en instantané pour les petites et à 2 500 pour les plus grandes afin de garantir la qualité de service et d’accueil », précise Ludovic Ayot, directeur général des services de la communauté de communes du Lac d’Aiguebelette (CCLA), gestionnaire du lac, propriété privée d’EDF et des consorts de Chambost.

« L’accès direct au lac pouvant générer des embouteillages sur l’autoroute, l’Area, en lien avec la gendarmerie, diffuse, quand nécessaire, des messages de saturation aux automobilistes et les redirige vers le lac du Bourget », ajoute Ludovic Ayot.

Il pointe aussi un problème d’image : « Cette surfréquentation est contre-productive alors qu’on vend un lieu de quiétude et de pleine nature protégé. » Alors, pour optimiser la sécurité, un dispositif spécifique assorti d’importants moyens humains a été instauré : à savoir 26 gendarmes autour du lac les week-ends ainsi que des renforts potentiels sur le lac et à la sortie de l‘autoroute, trois gardes assurant la police d’environnement, le dispositif de secours des pompiers et, cet été, une garde équestre pour sensibiliser et faire du préventif dans les secteurs les plus sensibles.

« L’accès direct au lac pouvant générer des embouteillages sur l’autoroute, l’Area, en lien avec la gendarmerie, diffuse, quand nécessaire, des messages de saturation aux automobilistes et les redirige vers le lac du Bourget », ajoute Ludovic Ayot. Ce dispositif a un coût : entre 25 000 et 30 000 euros par an. Le prix à payer pour limiter les débordements. « Plus de 500 infractions ont été relevées l’été 2020, dont 128 verbalisations », compte Régis Dick, garde assermenté de la réserve naturelle.

Une étude initiée par la CCLA est lancée pour trouver des solutions et mieux gérer les flux autour du lac. Cela passera certainement par le développement des transports collectifs. « Cet afflux s’est accentué avec la multiplication des épisodes de chaleur dus au réchauffement climatique et l’augmentation de la pression démographique. »

Pour Ludovic Ayot, il faut intégrer les agglomérations dans cette réflexion, « car nous ne pourrons pas supporter financièrement les investissements nécessaires ». Ceci dit, les retombées économiques touristiques, estimées à 13 millions d’euros, permettent aux commerces de vivre toute l’année et d’assurer un haut niveau de service à la population locale. Ludovic Ayot explique : « Notre objectif n’est pas d’augmenter la capacité d’accueil mais bien de l’optimiser avec des infrastructures et des stationnements adéquats. »

ZOOM : Le Grand Annecy repense sa stratégie touristique

Élue il y a presque un an à la présidence de la communauté d’agglomération du Grand Annecy (34 communes), Frédérique Lardet
entend faire avancer les choses dans le secteur du tourisme… et vite. « L’étude d’un cahier des charges est en cours, portant sur le périmètre touristique du Grand Annecy, au-delà de la ville. Il faut vraiment qu’on arrête d’être “Annecy autocentrés”. »

Dès lors, des questions se posent : quel positionnement veut-on donner à l’agglomération dans une logique de tourisme raisonné ? « Tout l’enjeu réside dans la gestion des flux pour éviter la surfréquentation et les moyens à mettre en œuvre pour capter une clientèle moyen et long séjour (à savoir deux jours à une semaine et plus), ce qui n’est absolument pas le cas aujourd’hui », détaille l’élue.

Par ailleurs, le Grand Annecy travaille avec l’office de tourisme du lac d’Annecy (il lui reverse 2 millions d’euros de taxes de séjour par an pour son fonctionnement) à la création d’une offre spécifique dédiée justement à cette clientèle long séjour, sa cible, qui intégrerait trois journées à thème : sport, culture/ patrimoine et shopping.

Un appel d’offres va être lancé pour mandater un cabinet spécialisé chargé de plancher sur le sujet en lien avec la commission économique de l’agglo. Il devra aussi se concerter avec Annecy Mountains, la marque territoriale regroupant les Aravis et les Sources du Lac d’Annecy, et L’Agence Savoie
Mont Blanc.

« Au vu des éléments apportés, nous déterminerons une feuille de route avec l’ensemble des actions à mener », conclut Frédérique Lardet, qui aimerait que les grandes lignes de cette nouvelle stratégie soient tracées dès les mois de septembre ou octobre.

FOCUS : Rives de l’Ain maltraitées, services de l’état mobilisés

Alors que le tourisme vers l’étranger s’est affaibli depuis la crise sanitaire, le département de l’Ain se révèle particulièrement attractif. L’été, les abords de la rivière sont convoités, générant des incivilités importantes (barbecues, déchets, baignades non autorisées, stationnements anarchiques…). L’écosystème s’en trouve fragilisé et la cohabitation entre touristes et riverains s’avère tendue.

L’été, les abords de la rivière sont convoités, générant des incivilités importantes (barbecues, déchets, baignades non autorisées, stationnements anarchiques…). L’écosystème s’en trouve fragilisé et la cohabitation entre touristes et riverains s’avère tendue.

Face à ce constat, les services de l’État se sont mobilisés. Dès janvier, une collaboration a débuté entre la préfecture de l’Ain, les maires des vingt-six communes concernées, les présidents des trois intercommunalités, le Syndicat de la rivière d’Ain aval et de ses affluents (SR3A) et le conseil départemental de l’Ain. Ensemble, ils ont recensé les problématiques induites par les incivilités, listé les moyens nécessaires pour y remédier, planifié des opérations de contrôle et harmonisé la réglementation applicable sur l’ensemble du territoire.

Parmi ces règles, on retrouve la gestion renforcée des déchets, facilitée par la mise en place de nouveaux points de collecte, ainsi que l’interdiction des stationnements en dehors des zones prévues à cet effet. La préfecture espère limiter les infractions et dégradations, grâce à une campagne de sensibilisation auprès du public. Pour la saison estivale, le dispositif de répression a également été renforcé.

Le groupement de gendarmerie de l’Ain a ainsi assigné un poste permanent à trois réservistes, du vendredi au dimanche. Enfin, des opérations “coup de poing” ont été planifiées, assurées par les agents de l’OFB et de l’ONF. Protéger ce site fragile tout en maintenant son attractivité, c’est le défi que l’Ain s’emploie à relever…
M.L.

ZOOM : Promouvoir ou préserver, un dilemme aindinois

Lundi 31 mai, à l’occasion du lancement du premier Guide du routard sur l’Ain et d’un portail internet dédié aux activités outdoor, ain-outdoor.com. Véronique Baude, vice-présidente du Conseil départemental en charge du tourisme, fait part de son ambition de promouvoir les Espaces naturels sensibles (ENS). « Je vois blêmir le directeur d’Aintourisme. Vous devriez faire attention au soleil », taquine-t-elle. Un peu plus tard, une conversation surprise entre les deux confirme que ce dernier n’est pas d’accord du tout : « Je ne ferai pas une conférence de presse au milieu de l’été pour dire aux gens qu’il faut respecter les sites. »

« Alors que nous lançons un portail de l’outdoor dans le département, il est dommage de ne pas mettre davantage en lumière nos espaces naturels sensibles, auxquels toute une politique est dédiée », explique l’élue quant à cet épisode. « Mais, il est vrai que nous avons des craintes quant à une potentielle surfréquentation des sites, comme nous l’avons eu l’année dernière dans le contexte de crise sanitaire. »

Le Département a publié cette année, avec les éditions Belles Balades, un guide de “20 belles balades dans les espaces naturels sensibles” du territoire. « Tous les ENS ne peuvent y figurer, pour des raisons de préservation ou encore de sécurisation des sites, poursuit Véronique Baude. On ne dévoile que ce qui peut l’être. Stationnement, balisage, panneaux d’information… On travaille avec les gestionnaires des sites, pour gérer et encadrer les conditions d’accueil. Je crois beaucoup à la pédagogie. Les ENS peuvent participer à l’éducation à l’environnement. »

La surfréquentation pose parfois également des problèmes de cohabitation avec les riverains. « Il y a un curseur à trouver entre développement touristique et respect de la vie locale, des usages et de la nature, reconnaît l’élue. Nous avons souvent affaire à des urbains qui pratiquent la montagne sans en connaître les codes. Aussi, nous avons développé des outils d’information, avec l’ensemble des intercommunalités de montagne et la Société d’économie montagnarde de l’Ain (Sema) : des panneaux sur les bonnes pratiques, ou encore une charte du Grand Colombier. » Principal ENS de l’Ain, avec des enjeux touristiques, environnementaux et pastoraux, ce dernier est une véritable vitrine des politiques locales en la matière.
S.J.


Dossier réalisé par Patricia Rey, avec Sébastien Jacquart et Maud Lafaye.

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