On ne s’ennuie jamais aux Cafés de la Soupape, plus encore quand le rire s’invite dans les débats.
On dit que l’Homme est le seul animal sachant qu’il va mourir un jour, et que c’est pour apaiser cette fatalité que Dieu lui a inoculé le rire. Initiés par la CPME de l’Ain et son groupe de parole “Stress et solitude du dirigeant”, les Cafés de la soupape ont abordé dans leur cycle de visioconférences sur « l’importance de prendre soin de soi en situation de crise », l’optimisme et ses ambassadeurs : le sourire et le rire.
Dans une société où traiter quelqu’un de “rigolo” relève de l’insulte, la psycoach Chantal Darme, chargée d’animer la conférence, a eu comme sérieux défi de faire sourire, parfois même, rire, une assemblée dont le moral est un peu plombé. Mais, les participants furent de telle qualité qu’elle y parvint presque sans mal, habitée elle-même par une joie de vivre maladive.
Entendez par là, volontaire. Et comme le rire est communicatif, on est ressorti de ce rendez-vous plus enjoué qu’on n’y était entré à 8 h 30 du matin, le teint blafard et la mine défaite, après avoir entendu l’habituelle cohorte de mauvaises nouvelles coronavirussienne.
« Selon un sondage, on rit en France en moyenne 4,6 fois par jour. Un jeune de moins de 25 ans rit environ 7 fois par jour, un senior, hélas, 4 fois. »
On peut gai rire de tout
« Le confinement a eu un impact sur notre santé mentale. Le bon sens de base nous invite à nous entraîner à être optimiste avant, pour être opérationnel, une fois la crise là. C’est une priorité ! » a renchéri Chantal Darme. Pour elle, l’optimisme se cultive, se travaille, se décrète. Avec le sens de la formule, elle conseille à tous ceux « qui voient le verre à moitié vide de le vider dans… un plus petit ».
Apprendre à rire de soi et de ses galères. « Moi, quand je reçois une bonne nouvelle, désormais, je la partage avec trois personnes au moins. Avant, c’était les mauvaises que je partageais » insiste Chantal Darme. Cette autre raconte comment elle a fini par prendre du bon côté son opération de l’utérus, après un coup de fil passé à sa vieille tante. « Tu vas perdre la nurserie mais conserver intact le magasin de jeux », lui répondit la parente, avant de lui léger en guise d’héritage avunculaire, l’humour.
Le yoga du rire, qu’est-ce que c’est ?
Inventé par le médecin indien Madan Kataria, le yoga du rire est en train de devenir une activité physique à la mode un peu partout, avec 400 clubs du rire rien qu’aux États-Unis et 6 000 autres groupes dans le reste du monde. C’est une combinaison de rires, stretching doux, respirations de yoga et d’espiègleries d’enfants, série d’exercices contagieux qui évitent de prendre les choses trop au sérieux et permettent de voir la vie du bon côté.
Réintroduire le rire dans la vie redonne de la joie de vivre, laquelle est trop souvent réprimée dans l’univers de la modernité. Le yoga du rire est un phénomène qui se pratique avec les adultes au sein de club de rire, en entreprise pour la cohésion d’équipe, en institutions, tels que les hôpitaux, prisons, etc., en association ou chez soi pour un évènement privé, avec les enfants au sein de club de rire ou à l’école, avec les séniors en Ehpad, maison de retraite, hôpital, etc.
Eliséo Mucciante
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