À Dortan, l’entreprise familiale traite tous types de déchets issus des industries, des collectivités mais aussi des ménages. Chez Serrand Recyclage, chaque résidu est destiné à être revalorisé. Une préoccupation largement suivie d’effets.
« Un portique de radioactivité est installé à l’entrée de l’entreprise, s’il y en a sur de la ferraille par exemple, ça sonne et on enclenche alors les procédures en fonction du taux prélevé », explique Johany Serrand, le directeur général, d’un geste de la main. L’entreprise spécialiste de la collecte, du tri et du conditionnement des déchets de tous types, dispose d’un équipement complet : un centre de tri pour les déchets ménagers recyclables, un centre de tri pour les déchets non dangereux, une presse cisaille de 600 tonnes qui découpe les ferrailles selon les normes et compresse les volumes de platinage pour les aciéries et autres filières, une presse à balles de 110 tonnes pour conditionner les déchets d’emballage (papiers, cartons, plastiques) en balles de 600 kg à 1 000 kg, un broyeur à couteaux mobiles pour éliminer les bois et cartons de grand format, mais aussi les documents confidentiels, une installation de dépollution des véhicules hors d’usage (VHU) permettant le retrait des composants au traitement particulier. Enfin, le broyeur à câbles sépare métaux ferreux et plastiques : il déchiquette et met de côté le cuivre ou l’aluminium des revêtements isolants. Un attirail nécessaire qui permet à Serrand Recyclage de traiter, en moyenne, 50 000 tonnes de déchets par an. Répartie sur un terrain de 4,5 hectares, la société de 40 salariés accumule des stocks de métaux à ciel ouvert, parmi lesquels du cuivre, zinc et laiton, assignés à la fonderie. Johany Serrand commente : « Il y a des lasers la nuit pour lutter contre les vols. Et nous mobilisons aussi un gardien toute la journée ».
Vers un taux de revalorisation de 90 %
Une visite dans les entrailles de Serrand Recyclage ne peut laisser indifférent, même pour ceux qui ne portent pas l’enjeu environnemental chevillé au corps. Après avoir pris connaissance du traitement de nos déchets, nul doute que l’envie de veiller plus rigoureusement au tri sélectif, une fois à la maison, rejoint le rang des priorités.
En 2018, l’Association des acteurs économiques de la Plastics Vallée (AEPV) s’empare régulièrement de la problématique du recyclage des déchets industriels et ménagers. Déjà, la matinale organisée le 15 mars, abordait largement le sujet. L’AEPV a remis le couvert en conviant ses membres à visiter l’entreprise Serrand Recyclage, le 12 avril. La valorisation des déchets pouvant s’effectuer selon trois principaux modes : la valorisation organique (par le compostage), la valorisation matière (régénération, réemploi, réutilisation et recyclage) et la valorisation énergétique (gaz, chaleur, électricité). « Les déchets industriels représentent 90 % de notre activité. Nous les récupérons principalement sur le bassin. Nous avons créé une chaîne de combustibles solides de récupération en 2015 pour alimenter les cimenteries, optimiser le recyclage et limiter l’enfouissement. Notre but est d’accroître la valorisation énergétique. On aimerait atteindre un taux de revalorisation de 90 %, mais ce n’est pas facile car les débouchés pour le plastique ne sont pas si nombreux », explique le responsable de site. À 33 ans, Johany Serrand appartient à la troisième génération. L’entreprise familiale, issue professionnellement de la démolition automobile, a vu le jour en 1965. Camille Serrand, le père, a repris les affaires en 1984 avec la volonté de se concentrer sur le recyclage des déchets industriels. « En 2000, il a mis en place le premier centre de tri du département pour valoriser le plus de déchets », retrace le fils. Depuis 2010 et son arrivée, Johany Serrand a inscrit l’entreprise sur le marché de la collecte sélective pour les emballages ménagers en provenance du point d’apport volontaire. Preuve que l’héritage familial n’a pas fini de se transmettre.
Recrutement
« Comme beaucoup d’entreprises, nous connaissons une réelle problématique liée à l’embauche, plutôt en manoeuvres. Je fais appel aux agences d’intérim, pour maintenir nos équipes », explique Johany Serrand. Les difficultés de recrutement, un frein au développement ? « Oui, dans la mesure où nous n’avons pas les moyens humains pour augmenter notre volume de déchets à valoriser ».
Identité
Serrand Recyclage
- Création : 1965
- Siège : Dortan
- Directeur général : Johany Serrand
- Chiffre d’affaires : 8 372 000 euros
- Effectif : 40 salariés
Basée à Dortan, Serrand Recyclage dispose d’une filiale à Dole et d’une déchetterie professionnelle à Biziat. L’entreprise met à la disposition des entreprises, des bennes de 8 à 10 m3 pour la collecte de leurs déchets, avant l’expédition vers les filières adaptées.
Par Sarah N’tsia
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