266 762 salariés des TPE (très petites entreprises), sur près de cinq millions d’inscrits, se sont déplacés pour élire leurs représentants syndicaux. Un fiasco qui interroge.
En 2012, le taux de participations aux élections des représentants syndicaux des salariés des très petites entreprises et des employés à domicile avait été de 10,38 %. Un succès limité donc, mais qui reste paradoxalement un point haut. Cinq ans plus tard, en 2017, ce taux tombait à 7,35 %. En début d’année, syndicats et pouvoirs publics avaient relancé la communication pour inciter à la participation. Sans succès : le taux national a encore plongé, pour atteindre 5,44 %. Globalement, un salarié sur vingt est donc allé voter… pour quelle représentativité dans ces conditions ?
Les syndicats, de salariés n’ont pourtant pas boudé cette élection professionnelle, sur laquelle ils jouent une partie de leur représentativité. Mais ils estiment n’avoir pas été aidés par des modalités d’élections obscures. Un patron nous confirmait même son scepticisme devant la complexité des modalités de vote à distance : « on aurait voulu décourager les électeurs qu’on n’aurait pas fait autrement… »
Du côté des pouvoirs publics, on souligne toutefois la difficulté d’organiser des élections dans un électorat extrêmement morcellé et qui n’entre pas toujours dans les cases habituelles. En juillet, les données d’un électeur sur quinze étaient considérées comme incomplètes (adresses ou numéros de convention collective fausses, notamment). Et ce morcellement même semblait plaider pour le choix du vote électronique.
La CGT loin devant
Le vote a tout de même eu lieu. Il consacre la CGT comme première force représentative (de 67 600 électeurs au plan national et… 8524 en Auvergne-Rhône-Alpes), soit 26,68 % des suffrages en région. Suivent la CFDT (16,76 %), l’Unsa (15,93 %), FO (12,45 %), CFTC (5,62 %)…
Un fiasco qui n’étonne pas André Falcomata, le secrétaire général de la CPME Haute-Savoie : « Si on veut redonner de la valeur au paritarisme, donc à l’engagement syndical, il faut lui redonner du pouvoir. Les gens n’identifient plus très bien ce qu’on fait. Pourquoi iraient-ils voter ? C’est évidemment dommage, pour les syndicats de salariés comme patronaux ».
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