Épreuve du calendrier mondial, le Critérium de la première neige est bien plus qu’un événement sportif : tourisme et business sont aussi en piste.
Sacrée intuition que celle de Charles Diebold et Louis Erny. Ces deux Alsaciens, installés de longue date en Haute-Tarentaise, ont eu l’idée, en 1955, de lancer une épreuve en début de saison, quand le calendrier des courses n’était pas trop chargé, afin de mieux faire connaître Val d’Isère. Six décennies plus tard le Critérium de la première neige s’est imposé comme un pilier de la coupe du monde de ski alpin, assurant la réputation de la station.
Cette année, l’événement se déroule du 7 au 16 décembre et promet d’être une fête populaire en plus d’une fête sportive. Des milliers de spectateurs sont attendus pour les deux courses hommes puis les trois courses dames. L’an dernier, rien que pour les épreuves hommes, ils étaient 10 000 dans une tempête de neige glaciale. Impressionnant. Mais c’était 20 000 sous le soleil radieux de 2016…
Retombées directes…
Avec un budget de 2,2 millions d’euros, hors neige de culture et prestations du services des pistes (dont les coûts ne sont pas entièrement imputables à la compétition puisqu’elles servent aussi ensuite), le Critérium sera aussi un rendez-vous économique. Les droits de retransmission télé représentent 80 % des recettes. Le reste est apporté par la billetterie (tribune et espaces VIP) et les subventions des collectivités. 300 bénévoles sont mobilisés aux cotés des personnels de la station (remontées, services techniques, office de tourisme, police municipale…).
La préparation de la piste est plutôt dédiée aux moniteurs et pisteurs même si l’an dernier des dizaines d’Avalins étaient accourus en renfort, en pleine nuit, pour éviter que le surplus de neige n’entraîne une annulation synonyme de catastrophe en termes d’impacts. « Le Critérium a d’abord des retombées directes : des centaines d’athlètes et d’accompagnants et des milliers de spectateurs viennent séjourner et consommer dans la station, énumère Vincent Jay, directeur du Club des sports, la structure organisatrice du Critérium. Et il y a la médiatisation, avec la présence de journalistes d’une vingtaine de pays [ndlr : principalement alpins et scandinaves] et de nombreuses retransmissions télé. »
… et indirectes
Pour autant, les retombées les plus importantes sont aussi les plus difficiles à mesurer : notoriété et image, avec leurs effets sur le tourisme. « Il est impossible de savoir combien de personnes vont se décider parce qu’elles voient de belles images à la télé, mais il est clair que le Critérium est bien positionné, à une période où les vacanciers réservent encore leurs séjours d’hiver à la montagne », souligne l’ancien champion olympique de biathlon.
« Après les images des premiers flocons, celles du Critérium sont une nouvelle incitation : elles viennent confirmer les envies, abonde Claudie Blanc, responsable communication et événement de Savoie Mont Blanc tourisme. Cela ne joue pas seulement pour Val d’Isère, mais pour l’ensemble des stations. Cet effet est d’autant plus important que le Critérium intervient à un moment où il y a peu d’autres grands événements sportifs et qu’il bénéficie donc d’une bonne couverture médiatique. » Il y a 63 ans, Diebold et Erny avaient vraiment visé juste.
Par Éric Renevier
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