Le Département réunit l’ensemble des acteurs du secteur, pour tâcher de préserver et valoriser une ressource confrontée à plusieurs menaces.
« J’habite le Haut-Bugey et je vois la forêt se dégrader de semaine en semaine, parce que le nécessaire n’est pas fait. Il faut donc conduire des actions auprès des acteurs publics et privés de la filière », justifie le président du Conseil départemental, Jean Deguerry, quant à l’organisation, ce jeudi 21 octobre à 13 h 30, à l’Espace Malraux, à Nantua, des premières Assises du bois et de la forêt. Et celui-ci de rappeler le poids du secteur dans l’Ain : 204 000 ha de forêt qui font travailler 5 500 personnes dans 1 350 entreprises, dont 24 scieries.
Parce que 75 % de la forêt aindinoise est privée, c’est aux propriétaires que s’adresse prioritairement ce rendez-vous. « Si les bois malades restent sur pied, la maladie se propage. Mais, je comprends le problème des propriétaires, pour lesquels l’exploitation des arbres coûte plus qu’elle ne rapporte. Il faut valoriser les prix du bois et même la filière tout entière », note le président du Département.
Deux menaces distinctes pèsent sur les forêts locales. En montagne, les résineux sont victimes du réchauffement climatique, entre sécheresse et invasions d’insectes ravageurs, les scolytes. « Il faut non seulement couper les bois malades, mais replanter les bonnes essences, en tenant compte de la nature des terrains et de l’altitude. » En plaine, le morcellement des parcelles conduit à ne pas exploiter suffisamment la ressource, quand de belles grumes de chênes centenaires ne partent pas à l’export sans même une transformation sur le territoire, ni politique de replantation. Jean-Yves Flochon, vice-président du Département en charge de la forêt, n’hésite pas, le cas échéant, à parler de « pillage » et de « perte d’avenir pour la filière ».
Redonner des perspectives
Ces premières Assises du bois et de la forêt visent donc à mettre tous ces sujets sur la table, à en analyser les causes et à proposer des solutions. Des solutions qui, une fois synthétisées, viendront compléter au printemps et sans attendre, le dernier Livre blanc de la filière bois, en place pour la période 2020-2023. « Il s’agit de remobiliser tous les acteurs, de leur redonner des perspectives, avec des pistes à moyen et long termes », commente Jean-Yves Flochon.
Sébastien Jacquart
Photo : Aurélie Jarrin, chargée de mission filière forêt-bois du Département, Jean-Yves Flochon, vice-président du Conseil départemental, Jean Deguerry, président.
0 commentaires