La FFS prête à s’asseoir sur la subvention d’Annecy pour son siège

par | 07 juillet 2021

Contrariée par les exigences de la Ville d’Annecy, la Fédération française de ski a retiré la demande de subvention liée à la construction de son futur siège. Explications.

En septembre 2020, la fédération française de ski (FFS) annonçait son intention de construire un nouveau bâtiment afin d’y établir ses équipes. L’objectif était de se doter de locaux plus adaptés à ses activités et de reconstituer un patrimoine vendu pour 1,43 million d’euros à la Ville d’Annecy en 2003, alors qu’elle se trouvait en redressement judiciaire. Implanté en bordure de l’aéroport d’Annecy-Meythet, le futur siège doit s’étendre sur 2 000 m² et deux niveaux : la logistique, le stockage, les salles de réunion au rez-de-chaussée, les bureaux au premier étage. Prévue pour 2022, sa réalisation nécessite un investissement de 5,6 millions d’euros financés pour un quart par la FFS. Les trois quarts restants proviennent de fonds publics : État, Région, Département, Agglo et Ville. Les cartes ont été rebattues par les changements d’équipes intervenues lors des élections municipales mais aussi par l’impact de la crise sanitaire sur les finances publiques et les budgets des associations sportives.

Un vote discuté à Grand Annecy

Le 24 juin, le conseil communautaire de Grand Annecy a approuvé une subvention de 160 000 euros pour 2021. Deux enveloppes de 170 000 euros suivront en 2022 et 2023. Le rapport a été adopté avec 50 voix pour, 20 voix contre et 12 abstentions. « Nous sommes tous attachés au ski et à la neige, nous sommes tous conscients de l’impact et du rayonnement de la FFS pour le territoire mais son modèle économique est mis à mal par le changement climatique. C’est parce que nous reconnaissons les évolutions positives de ce dossier et apprécions les contreparties environnementales demandées qu’une majorité d’entre nous votera ce dossier mais d’autres s’abstiendront ou voteront contre au nom de la nécessité de regarder vers l’avenir », résumait Charlotte Julien, conseillère communautaire déléguée à l’économie sociale, solidaire et l’insertion.

Des contreparties

Le second round s’est joué à Annecy le 28 juin avec le retrait de la délibération 36 inscrite à l’ordre du jour du conseil municipal, compte tenu du refus des conditions de la Ville par la FFS. Dans une déclaration, le maire François Astorg a rappelé que la subvention initialement demandée s’élevait à 800 000 euros : « Sollicitée dès le mois d’octobre, la Ville souhaitait envisager d’autres montages comme le bail emphytéotique ou le bail à construire qui auraient permis de récupérer la TVA et d’économiser près de 1 M€. la FFS a refusé car elle souhaite être propriétaire des murs. » Après de multiples allers-retours, Annecy a proposé une subvention de 200 000 euros accompagnée de diverses contreparties communes, pour certaines, avec Grand Annecy. La commune et l’agglo souhaitent en particulier une clause garantissant un remboursement de leur aide si la FFS revendait son siège avec une plus-value. Et que le bâtiment construit soit exemplaire d’un point de vue environnemental. S’ajoutent des demandes propres à la Ville comme le partage des salles de réunion avec les autres associations sportives du territoire, l’implication de la FFS sur des événements écoresponsables et des actions de sensibilisation auprès des jeunes. « Ces contreparties ne me paraissent pas du tout déraisonnables ; je regrette que la FFS refuse notre subvention de 200 000 euros », poursuit François Astorg pour qui le débat n’est pas politique.

Diverges

Jean-Luc Rigaut, l’ancien maire d’Annecy désormais élu d’opposition, invite son successeur à « revoir les conditions de la commune pour ouvrir le champ des possibles ». Son colistier Anthony Granger rappelle que la FFS est une vitrine pour le territoire et qu’elle représente une centaine d’emplois. « L’aide municipale ne serait finalement que de 120 000 euros, une fois la taxe d’aménagement perçue », ajoute-t-il. L’écologiste Fabienne Grébert est montée à son tour au créneau pour souligner que le ski concerne moins de 10 % des Français, qu’il est sujet au dérèglement climatique et que ses recettes risquent de baisser dans les années à venir. « Ce n’est pas faire honneur à la politique que de ne pas souhaiter que des subventions de la ville bénéficient au plus grand nombre », conclut-elle. La FFS n’a pas répondu à nos sollicitations.

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1,43 M€

C’est le montant pour lequel la Ville d’Annecy a racheté en 2003 le siège de la Fédération française de ski. Celle-ci est alors devenue locataire d’une partie des bâtiments.

crédit photo : Sylvie Bollard

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