Le Conseil départemental envisage cinq axes différents pour soutenir et développer l’économie agricole locale.
Pendant cette année 2020 bien particulière, le département n’a pas renoncé à son agriculture. Ce vendredi 13 novembre, il a tenu une réunion pour faire le point annuel dans ce secteur. « Nous constatons qu’envers et contre tout, ce domaine sait s’accommoder des aléas assez anxiogènes. Le premier est sanitaire, face à un virus plus tenace que prévu. Mais également les aléas climatiques face aux menaces récurrentes de sécheresses », explique Jean Deguerry, président du Département. Une résilience encouragée par le territoire. Celui-ci a consacré pendant l’année 1 900 000 euros aux projets d’investissements des agriculteurs Aindinois et plus de 1 800 000 euros aux filières. Pour l’année prochaine, l’Ain renouvelle son soutien en le développement en cinq axes.
Écologie
Plusieurs aspects de ce plan de soutien portent sur l’écologie. « Les aléas vécus ces dernières années mais également les enjeux de société, nous imposent de construire des systèmes plus résilients dans tous les secteurs de l’Ain, plaine ou montagne. La préservation du foncier agricole est également un point fondamental de cet axe », développe Véronique Baude, vice-présidente du Conseil départemental. Au programme, l’accompagnement des agriculteurs dans la transition écologique notamment par de nouvelles pratiques agronomiques et la protection des captages. « Cela passe par des actions sur l’amélioration des pratiques, mais également sur la formation », ajoute-t-elle. Du côté du foncier, le territoire veut protéger l’activité agricole de l’urbanisation sur le long terme en préservant des espaces de qualité, non fragmenté. Sur le plan écologique, le “manger local” n’est pas oublié. La loi Egalim (loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable) implique une utilisation de produits de qualité et durables. Une habitude déjà perpétuée dans l’Ain avec la plateforme Agrilocal qui permet une mise en relation simplifiée entre les producteurs et les acheteurs. Le Département de son côté a entrepris une sensibilisation des cuisiniers et des gestionnaires dans les collèges. Étonnamment, la crise sanitaire a servi la consommation locale. « Pendant le premier confinement, nous avons pu continuer à apporter de bons produits aindinois pour nourrir la population. Dans ce malheur-là, le manger local a pu revenir. Les gens se sont peut-être remis à la cuisine pendant le confinement et ont plus acheté de produits du terroir. Les opérateurs économiques de la grande distribution ont également mieux mis en avant nos produits, pas nécessairement avec un coût de production adéquat, mais avec un bon volume. C’est une chance pour l’agriculture aindinoise d’avoir des personnes qui modifient leurs habitudes d’achats », se réjouit Michel Joux, président de la Chambre d’agriculture. Une pratique qui se voit d’ailleurs renouvelée lors de ce deuxième confinement.
Préserver l’économie
Favoriser l’écologie, oui. Mais sans oublier l’économie. Plusieurs actions ont été mises en place pour soutenir les agriculteurs, comme la cellule Rebonds qui apporte une aide administrative, la création de contrats de prestation de services environnementaux valorisant financièrement les démarches vertueuses des agriculteurs, ou encore la création de groupements fonciers agricoles mutuels. En parallèle, le Conseil départemental envisage de mettre en place 500 000 euros d’aides au domaine de la viticulture pour l’aider à passer une fin d’année qui s’annonce difficile. Le même problème devrait également se poser pour les volailles fines que Jean-Yves Flochon, vice-président délégué à l’aménagement, aux aides aux communes, à l’habitat, à la ruralité et à l’agriculture encourage à ne pas oublier pour les fêtes.
Soutien
Les projets d’investissements des agriculteurs dans le cadre du Plan de développement rural soutenu à hauteur de 1 900 000 euros ont bénéficié à 89 exploitations agricoles, 24 ateliers fermiers, cinq points de vente collectifs, 48 Cuma, et 10 projets des industries agroalimentaires.
Par Joséphine Jossermoz
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