Domaines skiables et énergie : Labellemontagne prévoit d’investir

par | 16 novembre 2022

L’exploitant de domaines skiables fait le point, à l’aube de la saison hivernale, et annonce des pertes, sur fond de crise de l’énergie.

« Cet hiver, nous allons perdre de l’argent, a minima 10 % du taux de marge. » Jean‑Yves Remy, le PDG de Labellemontagne, n’y va pas par quatre chemins quand, depuis le début de l’année, le prix de l’électricité a été multiplié par huit. « Avant, le budget énergie représentait 3 à 4 % du chiffre d’affaires, aujourd’hui c’est 20 %. » Et déjà, le prix de gros du mégawattheure s’affiche autour de 450 € en 2023 et 200 € en 2024.

Comme tous les autres, il s’adapte. Au-delà des 10 % de sobriété atteints dans le cadre des écoengagements de Domaines skiables de France, il prévoit de réduire sa facture énergétique et adhère au programme ÉcoWatt de RTE (baisse de la consommation de 25 % pendant les périodes critiques). Malgré cela, le prix du forfait de ski augmentera de 10 %.

L’exploitant ajoute : « Ce ne sont pas les 25 euros par mégawattheure pris en charge par le gouvernement qui vont compenser. »

Cinq télésièges d’ici 2024

Et alors que la saison 2021-2022 a été exceptionnelle pour Labellemontagne, avec un chiffre d’affaires record de 90 M€ (+8 %, comparé aux années précédentes à périmètre constant), le groupe réactive ses investissements. En 2022, il a créé une zone de tubbing (piste de descente sur grosses bouées) et une réserve collinaire à Praz-sur-Arly (elle servira de base nautique l’été, exploitée par la commune), et deux restaurants à Risoul (05). Tous travaux inclus, le coût s’élève à 10 M€. Et d’ici 2024, plusieurs projets aboutiront, notamment la construction de cinq télésièges, dont trois débrayables 6 places (Flumet, Praz-sur-Arly et Saint-François Longchamp), pour 25 M€.

Côté DSP, c’est « à qui perd gagne ». Celle de La Bresse (88) a été renouvelée pour vingt-cinq ans : un pari sur l’avenir à l’heure du réchauffement climatique. Pour se prémunir – et c’est nouveau –, l’opérateur et la collectivité ont intégré des clauses de revoyure, « afin d’adapter au mieux le contrat aux aléas », souligne le dirigeant. À l’inverse, il perd la délégation d’Orcières (05), dont la gestion du domaine skiable est reprise par la Sem locale.

Par ailleurs, la DSP du Wam Park de Condrieu (69) a été prolongée de deux ans. « Cette activité estivale nous permet de répartir les risques, de lisser notre activité et d’offrir une expérience complémentaire », se félicite Jean‑Yves Remy, qui reste sur un objectif d’un ou deux Wam Parks supplémentaires par an. Quant aux ressources humaines, tout a été fait pour séduire les saisonniers qui avaient déserté l’hiver passé. Mission accomplie : tous les postes sont dotés.


Patricia Rey


A lire aussi :

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez également :

Formation : l’Inseec Chambéry ouvre le chapitre BTS

L’école supérieure de commerce et de gestion savoyarde ouvre en septembre son premier BTS. D’autres pourraient suivre dans les années à venir. Si, jusqu’à présent, les étudiants désireux d’intégrer l’Inseec de Chambéry avaient le choix entre de nombreux bachelors...

LIRE LA SUITE

Publicité