EPR à Bugey : Le « non » central des Verts

par | 17 mars 2022

Rejoints par leur homologue suisse, les écologistes de la Région s’opposent à la construction d’un EPR dans l’Ain et le font savoir.

Il est des anniversaires dont on se passerait bien. Celui de l’accident nucléaire de Fukushima, survenu au Japon après le tsunami du 11 mars 2011, en fait partie. Mais c’est cette date symbolique que les écologistes de la Région ont choisie pour « s’opposer à la construction d’un EPR dans l’Ain, à 30 km de Lyon et à 70 km de Genève ». Au cours d’un point presse un peu champêtre, tenu sur un terrain à quelques encablures de la centrale du Bugey, ils ont très vite mis en avant leurs préoccupations : « Comment évacuer une métropole de 1,4 million d’habitants, en quelques minutes, en cas d’accident majeur comme celui de Fukushima ? »

Venus de la Ville et de la Métropole de Lyon, de l’Ain, de l’Isère, de Savoie, de Haute-Savoie et même de Genève, les opposants au projet de nouveaux réacteurs nucléaires se sont prononcés « contre l’artificialisation de 150 hectares de terres agricoles visant à installer une paire d’EPR à côté de la plus vieille centrale de France ». Maxime Meyer, conseiller régional, élu de l’Ain, n’est pas en reste, en s’en prenant directement au président de la République : « Sans débat démocratique, alors que le dernier rapport RTE propose six scenarii, dont trois nous permettent de sortir du nucléaire en 2050, Emmanuel Macron embarque la France pour un siècle de production de déchets nucléaires et d’exposition aux risques radioactifs. Ni ici, ni ailleurs, de nouveaux EPR ne doivent voir le jour ».

Mais la guerre en Ukraine et la dépendance des pays européens vis-à-vis du gaz russe réclameraient encore plus d’indépendance énergétique. Si la France est moins pieds et poings liés, elle le doit d’abord à ses ressources provenant de l’énergie nucléaire. « La guerre en Ukraine nous rappelle l’impérieuse nécessité de retrouver notre souveraineté énergétique. Mais le nucléaire, c’est aussi une dépendance au regard de l’approvisionnement en uranium et de la cession en cours par l’État de 20 % d’Arabelle au russe Rosatom. Sans parler de la vulnérabilité certaine de nos centrales en cas de conflit. Plus que jamais, nous avons besoin des énergies renouvelables et locales ! » rétorque Maxime Meyer.

Quant à la nouvelle municipalité écologiste de Lyon qui avait fait le déplacement, elle suit d’un œil inquiet la possible construction d’EPR à la centrale de Bugey, à l’image de Sylvain Godinot, son adjoint à la transition écologique : « Les Lyonnais ne peuvent accepter qu’une bombe à retardement soit construite à 30 km de la Place Bellecour. » Même son de cloche pour Marjorie de Chastonay, cheffe de groupe des Verts au Parlement du canton de Genève, qui refuse « l’implantation d’une nouvelle centrale à moins de 70 km de (son) territoire » et réclame ni plus ni moins que « la fermeture de la centrale nucléaire française du Bugey » …


« Un nouveau modèle est possible ! »

Environ 2 000 personnes travaillent sur le site du Bugey, dont 425 salariés d’entreprises prestataires. Une fermeture porterait un coup à l’économie du territoire. Maxime Meyer, conseiller régional, élu de l’Ain, n’en est pas convaincu : « Le démantèlement de la centrale apporterait déjà de nombreux nouveaux emplois pour plus de 30 ans. Un nouveau modèle de développement est possible, basé sur la sobriété, les énergies renouvelables et la relocalisation d’industries stratégiques garantissant prospérité économique locale, souveraineté énergétique européenne et lutte contre le dérèglement climatique », dit-il. Il invite les élus du territoire Bugey-Côtière-Plaine de l’Ain « à coopérer afin de construire ensemble une trajectoire économique et énergétique soutenable ».


Eliséo Mucciante

1 Commentaire

  1. ESPAZE

    On le sait tous, même ceux qui disent le contraire, pour faire fonctionner nos entreprises, on doit garder le nucléaire, quitte à en faire de plus sécurisé.
    De plus, on ne peut pas couvrir la France et la planète d’éoliennes ou/et de panneaux solaires.
    Reste l’énergie hydroélectrique. La France et la Confédération Helvétique ont avec leur montagnes de quoi refaire toutes les usines hydroélectriques que l’on souhaite.
    Et cela est bien plus écologique que les panneaux solaires pleins de métaux lourds et de matériaux à retraiter ou que les éoliennes qui abîment le paysage et/ou rendent la vie difficile pour la flore et la faune marine et la navigation, notamment dans la mer du Nord et la Mznche.

    Réponse

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