C’est confirmé : le principal ensemble sportif d’Annecy reste fermé au moins jusqu’à fin octobre. Les associations utilisatrices sont relogées.
C. C’est la cotation de la sécurité du parc des sports d’Annecy selon Socotec, sur une échelle de A à D. Et C, depuis Furiani, cela veut dire fermeture, au moins le temps de mener des analyses plus fines. C’est ce que décidait la préfecture en juillet. Une sous-commission d’évaluation s’est tenue début août et a confirmé la mesure : le site, qui accueille directement une dizaine d’associations sportives regroupant quelques 2000 licenciés, ne pourra pas ouvrir à la rentrée. Les services municipaux et les nouveaux élus s’activent pour les recaser. Les scolaires ne pourront pas non plus accéder aux installations et aucun match ne pourra avoir lieu.
C’est un nouvel épisode d’un feuilleton déjà long. Le parc des sports a été construit entre 1958 et 1964. Et si l’on en croit François Astorg, le nouveau maire rentré en urgence de congés, pas grand-chose n’a été fait depuis pour l’entretenir. « Nous payons une mauvaise gestion des infrastructures pendant des dizaines d’années », bougonne-t-il dans son masque en se demandant « comment on a pu en arriver là ». Le communiqué de presse municipal est plus mesuré puisqu’il mentionne des travaux d’étanchéité en 2001, lorsque les signes de vétusté deviennent criants, et des travaux complémentaires en 2006 puis 2010, toujours sur les auvents construit cinquante ans auparavant.
En juillet 2019 pourtant, la Socotec audite l’ouvrage et lui attribue cette fameuse note C, en indiquant des « dégradations apparentes nécessitant un diagnostic complémentaire » : longues fissures, traces de calcite… La mairie a un an pour engager des analyses plus fines.
Mais l’incendie de la maire, puis le confinement, puis les élections empêchent l’équipe de Jean-Luc Rigaut d’effectuer cette étude. Elle est finalement menée en juillet 2020 par le cabinet Plantier et un ingénieur spécialiste en béton précontraint du groupe Egis. Ils préconisent la « mise sur écoute » de la structure, avec la pose de capteurs. La campagne va durer six semaines. Il faudra ensuite rédiger le rapport, en prendre connaissance… « Nous n’attendons pas les résultats avant fin octobre », soupire François Astorg.
En attendant, il faut recaser les associations logées au parc des sports et les pratiquants de football, athlétisme, judo, boxe, lutte, rugby… Le 27ème BCA devrait prêter sa piste d’athlétisme. Le boulodrome de 2400 mètres carrés va être réaménagé pour accueillir les sports de combat et de défense. « Nous allons proposer des solutions de repli à tout le monde », assure Catherine Allard, maire-adjointe en charge des sports et des associations sportives d’Annecy. Une attention particulière est portée au FC Annecy, qui devait jouer son premier match le 21 août. Plusieurs solutions sont encore à l’étude : jouer les matchs dans d’autres stades homologués (Gaillard ? Cluses ? Grenoble ?), aménager le terrain annexe, demander le report des premières compétitions…
Quel avenir pour le parc des sports ? « J’attends le résultats des études pour le dire », assure François Astorg, qui ne s’attendait pas à gérer cette première urgence. Mais le maire annonce d’ores et déjà une campagne de diagnostic des autres établissements de la ville. « Le boulodrome, les bases nautiques d’Annecy-le-Vieux et des Marquisats sont également dans un triste état », assure Catherine Allard. L’occasion de charger, bien sûr, la municipalité précédente. Mais aussi, dans la foulée, de redessiner la politique sportive de la ville…
Photo d’ouverture © Ville d’Annecy
Un ensemble patrimonial
Construit par l’architecte G. Raisin entre 1958 et 1964, l’ensemble se distingue notamment par la tribune principale du stade et ses auvents en porte à faux spectaculaires. Ils sont d’ailleurs classés « patrimoine du 20ème siècle » depuis 2003. Mais c’est aujourd’hui leur état qui oblige à fermer l’ensemble du site, qui comprend donc le terrain d’honneur, la piste d’athlétisme, des terrains annexes et quatre bâtiments abritant les clubs de boxe, judo, lutte, musculation, et plus loin le boulodrome, des cours de tennis, une salle pour le handball… Il est un équipement sportif de première importance pour l’agglomération, en accueillant tous types de pratiquants (professionnels, amateurs, scolaires, entreprises) et tous types de pratiques (associative, libre,…).
Les tribunes du stade ont accueilli jusqu’à 16 109 spectateurs pour certaines rencontres de l’ETG. La capacité a depuis été ramenée à 13 684 places.
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