Alors que 116 prétendants étaient en lice lors des élections législatives de 2022 en Savoie Mont Blanc, ils seront presque deux fois moins à s’affronter les 30 juin et 7 juillet.
Deux ans après leur arrivée à l’Assemblée nationale, les députés sont contraints de remettre leur siège en jeu. Ces élections anticipées sont les sixièmes du genre dans l’histoire de la Ve République. Décidée par Emmanuel Macron, Président de la République, le 9 juin après l’échec de son parti aux élections européennes, la dissolution de l’Assemblée entraîne un nouveau scrutin qui se déroulera les 30 juin et 7 juillet.
Le délai laissé à celles et ceux qui prétendent à un siège au Palais Bourbon pour déposer leur candidature officielle a donc été très réduit. C’est sans doute l’un des facteurs explicatifs à la baisse spectaculaire du nombre de candidats par rapport au scrutin de 2022.
905 773 : c’est le nombre d’électeurs inscrits en Savoie Mont Blanc : 580 929 en Haute-Savoie et 324 844 en Savoie, soit 19 210 de plus qu’en 2022.
En effet, au terme de la période de déclaration, dimanche 16 juin, 40 candidatures“seulement” ont été enregistrées sur les six circonscriptions de la Haute-Savoie (contre 72 en 2022). Et 25 sur les quatre circonscriptions que compte la Savoie (43 en 2022). Les deux départements sont très marqués politiquement : en 2022, ils ont attribué 9 circonscriptions à la droite (4 élus LR) et au centre-droit (5 députés majorité présidentielle) et une seule à gauche (LFI). Sans grande surprise, les 10 élus sortants (dont 4 avaient été élus pour la première fois en 2022) repartent en campagne pour tenter de conserver leur poste.
Face à eux, bon nombre des challengers étrennent ici leur première candidature. Impulsée par la spectaculaire montée du Rassemblement national lors des européennes (lire Eco du 24 mai, n°21) la dissolution entraîne une recomposition des alliances politiques, officielle ou de facto et parfois à géométrie variable entre un département et l’autre.
Ainsi, en Savoie, aucun candidat n’est investi par la majorité présidentielle face aux députés sortants Les Républicains (LR) que sont Vincent Rolland (2e circonscription en Savoie ; Tarentaise) et Émilie Bonnivard (3e ; Maurienne). Et à l’inverse, il n’y a pas de candidat LR “historique” (ceux refusant l’alliance avec le Rassemblement national) face à l’actuelle Secrétaire d’État au numérique Marina Ferrari (1re circonscription ; Aix – Avant-Pays).
Mais en Haute-Savoie, si là aussi la majorité présidentielle n’a aucun candidat officiel face aux sortantes LR des 3e (Genevois) et 4e (basse vallée de l’Arve) circonscription, il y a en revanche des postulants investis par Les Républicains “canal historique” face aux sortants macronistes des 1re (Annecy-Albanais), 2e (Annecy-Aravis) et 6e (vallée de l’Arve – Mont-Blanc) circonscriptions.
65 : c’est le nombre de candidats (contre 116 en 2022) sur les deux départements pour 10 circonscriptions.
Infographie : le détail des listes et candidats par circonscription en Haute-Savoie et en Savoie
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Alliances et divisions
L’alliance Les Républicains/Rassemblement national (LR/RN), promue au niveau national par le président LR Éric Ciotti (mis en minorité ensuite), se traduit localement par deux candidatures, issues de LR. Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire-en- Faucigny, sur la troisième circonscription de la Haute-Savoie, vient chahuter la députée LR sortante, Christelle Petex.
Et en Savoie c’est… l’ex-députée macroniste Typhanie Degois, élue en 2017 et qui n’avait pas souhaité briguer un deuxième mandat, qui repart en campagne face à la Modem Marina Ferrari. Ailleurs, le RN – grandissime favori de ces élections – part “seul” mais trouve très souvent un candidat Reconquête ! face à lui.
D’autres divisions, plus localisées, émaillent la droite et le centre-droit. Parmi les plus notables, on peut citer la candidature de Chrystelle Beurrier, vice-présidente du Conseil départemental de Haute-Savoie et étiquetée “divers droite” face à la sortante issue de la majorité présidentielle Anne-Cécile Violland (Horizon). Et celle de l’UDI Vincent Bernolin en parallèle de celle d’Anaïs Gomero dans la circonscription du sortant LFI Jean-François Coulomme.
Du côté de la gauche, en revanche, l’unité du Nouveau Front populaire (écologistes, La France insoumise, Parti communiste, Parti socialiste-Place publique…) est bien respectée : seules les candidatures Lutte ouvrière viennent la troubler. Enfin, particularisme local, des candidats régionalistes ou affichant une sensibilité citoyenne sont en lice sur la moitié des circonscriptions.
Vers une forte participation ?
Selon le dernier sondage en date, Ifop pour LCI, révélé ce lundi 17 juin ces législatives seront mobilisatrices avec environ 63 % de taux de participation (contre 47,5 % en 2022) : 400 000 procurations ont d’ores et déjà été enregistrées en une semaine au niveau national.
Pour être élu au 1er tour, un candidat doit obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal à 25 % du nombre des électeurs inscrits.
Dans le cas contraire, le second tour départagera la semaine suivante les candidats ayant obtenu au moins 12,5 % des inscrits (www.elections.interieur.gouv.fr). L’installation officielle des 577 députés qui siégeront pour cinq ans à l’Assemblée nationale aura lieu le 18 juillet. À la suite de quoi, un nouveau gouvernement sera formé.
Sophie Boutrelle, Leïla Oufkir et Éric Renevier
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