À Cognin, une exploitation agricole cultive son pré carré de 4,6 hectares depuis 1996 : Les Triandines. Aujourd’hui, elle distribue 380 paniers de fruits et légumes bio par semaine.
Répondant aux critères des ateliers chantiers d’insertion (ACI), affiliée au réseau national des Jardins de Cocagne, Les Triandines, à Cognin (Grand Chambéry), est une structure associative dédiée à l’insertion professionnelle à travers l’activité de maraîchage.
« Nous sommes agréés pour embaucher 15 équivalents temps plein, soit entre 20 et 25 personnes à l’année. Nos salariés bénéficient d’un contrat de travail de deux ans maximum, à temps partiel, renouvelé tous les six mois. Nous sommes en présence d’un public très éloigné de l’emploi et d’une grande fragilité », expose Florence Vallin-Balas, présidente des Triandines depuis 2023. Un directeur, trois encadrants techniques, une secrétaire et un accompagnant socioprofessionnel complètent les effectifs.
L’association livre chaque semaine 380 paniers bio à des familles du territoire et des collectivités. Les adhérents viennent pour la plupart récupérer leur panier sur place, les mercredis et vendredis. En dehors de ces journées, une chambre froide avec digicode permet un accès en libre-service.
L’association compose avec un budget global de 750 000 €, incluant la prise en charge de la totalité des salaires par l’État. La Région, Grand Chambéry et le Département de la Savoie contribuent aux frais de fonctionnement. Les Triandines dégagent, par ailleurs, un chiffre d’affaires de 300 000 € par an, issu de la vente de ses fruits et légumes.

Modèle dupliqué à La Motte-Servolex
Le modèle économique des Triandines s’étoffe : deux projets d’envergure sont en gestation. « Nous avons remporté un appel à manifestation d’intérêt émis par La Motte-Servolex pour cultiver environ deux hectares de terres agricoles afin de fournir la cuisine centrale de la collectivité », explique la présidente. Cette cuisine collective distribue plus de 900 repas par jour aux écoles, à l’Ehpad et au service de livraison à domicile de la commune.
Plus ambitieux encore : la volonté de doter la Savoie d’un premier écopôle alimentaire, sur le site des Triandines. Il réunirait les partenaires historiques de l’association : J’aime Boc’Oh !, entreprise de transformation des fruits et légumes en plats cuisinés, et le Grap (Groupe régional d’alimentation de proximité), qui accompagne les producteurs locaux désireux de créer leur activité de négoce et chapeaute, en outre, un réseau de petites épiceries indépendantes.
L’idée consiste à réunir, dans un même bâtiment neuf de 1 000 m², cet écosystème alimentaire qui gravite autour des Triandines et qui souffre cruellement d’un déficit d’espace et de son éloignement, et ainsi créer un ensemble « de la fourche à la fourchette », comme l’indique Florence Vallin-Balas. « Cet écopôle a d’autant plus de sens quand on sait que l’autonomie alimentaire de l’agglomération chambérienne n’est que de 2 %. »
Déjà, l’Europe, à travers son fonds Feader (pour le développement rural), vient d’accorder une subvention de 180 000 €, abondée par le Département (30 000 €), pour lancer les études de faisabilité, dont le coût total se monte à 294 000 €.
La construction du bâtiment a fait l’objet d’un premier chiffrage à 3 millions d’euros. Florence Vallin-Balas lance donc un appel : « Nous recherchons des bienfaiteurs et des mécènes, à l’instar de notre parrain Citeos (Vinci), pour mener à bien ce grand projet d’utilité publique. »
Plus d’infos sur : https://www.lestriandines.org/
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