Sécurité en montagne : les premières mesures du SNGM

par | 22 février 2019

Le Syndicat national des guides de montagne a voté un plan d’actions pour faire baisser l’accidentologie en montagne. Plusieurs mesures concrètes viennent de voir le jour pour fiabiliser la pratique.

Réduire drastiquement l’accidentologie en montagne, tel est l’objectif que s’est fixé le Syndicat national des guides de montagne (SNGM), basé à Francin en Savoie. Un sujet suffisamment important pour que l’on s’y attarde. D’autant qu’entre 2008 et 2017, 104 décès ont été recensés dans les montagnes françaises (mais sur un total de 145 000 journées guides par an).

Développer la culture du retour d’expérience

Avec, première pierre à cet immense édifice, la création d’un outil de collecte et d’analyse des « Rex » ou « Retex », les retours d’expérience http://rex.sngm.com pour pouvoir étudier les facteurs de risques et réfléchir aux dispositifs à mettre en place.

« Plus nous collecterons de récits des incidents et accidents, plus nous serons en mesure d’agir de manière fine sur les causes. Pour – la finalité -, fiabiliser le processus de décision et améliorer la sécurité des clients et des guides », explique Dorian Labaeye, guide en Tarentaise élu au bureau directeur du SNGM en 2018 et en charge de la communication, ajoutant que le syndicat s’est inspiré des méthodes utilisées par d’autres professions (Aviation civile, PGHM…) confrontées au risque.

Les Aiguilles d’Entrêves, côté Courmayeur ©️P.Arpin – SNGM

Partager la connaissance

Grâce à cet outil facile d’utilisation, les guides peuvent témoigner et partager leur expérience sur leur smartphone, et ainsi contribuer à son enrichissement. De manière anonyme ou pas. Mais de façon détaillée en intégrant la contextualisation des accidents comme des incidents pour gagner en précision (ce qui n’était pas le cas jusqu’alors). Une base de données regroupant les accidents passés (4 179 situations répertoriées à ce jour) est également mise à disposition et exploitable.

Le SNGM, qui se veut proactif dans ce domaine, entend faire une première lecture de ces expériences vécues et la communiquer aux guides.
La 2e étape consistera à analyser ces retours d’expérience. Pour cela, un comité composé d’experts de la gestion du risque extérieurs à la profession et de guides va être mis en place, courant 2019, pour identifier les précurseurs et ensuite proposer des actions correctives.

« Après la culture du silence est venu le temps de la culture du partage si l’on veut fiabiliser collectivement et durablement la pratique. Cela ne se fera pas du jour au lendemain mais des actions sont engagées dans ce sens », termine Dorian Labaeye.

Alpinisme en Oisans ©️J.Huet – SNGM

Grimm’s, une appli dédiée

Autre moyen mis en oeuvre, la nouvelle appli baptisée Grimm’s. Développée par le guide et informaticien Benjamin Piquet, elle vise à simplifier la vie des guides dans la recherche d’informations. En clair, Grimm’s centralise toutes celles nécessaires à la préparation et la conduite des sorties en montagne. Et en temps réel. On y trouve les dernières prévisions météorologiques de Météo France, les bulletins estimations risques avalanches (Bera) par département et massif en France, Valais, Val d’Aoste et Piémont, les informations de l’Office de Haute Montagne, les data avalanches, les horaires des remontées mécaniques pas station… la liste est longue. Autant d’informations sur les conditions qui ne peuvent qu’améliorer la sécurité.

Ces premières mesures s’inscrivent dans un plan d’actions voté à la quasi unanimité (82 %) lors des Assises de la sécurité en montagne organisées fin novembre à Nice. D’autres actions devraient porter aussi sur les parcours de formation, amenés à évoluer.

L’acte II de ces assises aura lieu du 5 au 7 décembre 2019 au Palais des sports de Megève. Datent auxquelles se tiendra aussi l’assemblée générale du SNGM.

Christian Jacquier a été élu, en janvier 2016, président du SNGM, Syndicat national des guides de montagne ©P.Arpin-SNGM

POUR RAPPEL : le SNGM, présidé par Christian Jacquier, compte environ 1 500 membres dans les cinq massifs français. Le siège est basé à Francin en Savoie et une antenne a été ouverte au pied du mont Blanc à Servoz (Haute-Savoie).

Par Patricia Rey

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