Pour mieux maîtriser les dépenses liées au traitement des déchets, les industriels doivent passer en revue le détail des prestations associées.
Face à une offre tendue en matière de traitement des déchets, à la fois pour des raisons réglementaires et de marché (lire notre édition du 11 juin), les acheteurs ne sont pas en position de force pour négocier les tarifs des prestations. Il leur faut donc activer d’autres leviers. Acheteuse chez Mercurial, intervenante d’un webinaire organisé le 4 juin par Plastipolis, Isabelle Bouret suggère déjà aux industriels de relever précisément, le type, les volumes et les flux de leurs déchets, à la fois par une analyse de terrain, mais aussi des bordereaux de suivi, des tickets de pesée et des factures. Ainsi, il est possible de faire le point sur les volumes traités et leur tendance, à la hausse ou à la baisse, sur les surcoûts liés au non-respect des critères d’acception (frais de tri, majorations applicables…), sur les matériels mis à disposition, sur la logistique associée, etc. Tout cela constitue autant de points d’optimisations éventuels.
Caractérisation
« Les coûts, notamment la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), varient en fonction des filières de traitement, relève l’acheteuse. De même, l’unité de facturation, à la tonne ou mètre cube, peut tout changer, en fonction de la densité de vos déchets. Il est important de balayer l’ensemble des postes. Les contenants mis à disposition par vos prestataires sont-ils adaptés, à la fois en termes de volume et de conformité à la réglementation, en particulier pour les déchets dangereux ? Le taux de remplissage et de rotation sont-ils bons ? On peut être amené à les revoir, si des actions d’optimisation permettent de réduire les volumes. Et à repenser également, les flux internes et la main-d’œuvre associée. La massification et le compactage représentent un coût matériel plus important, mais ils réduisent les coûts de transport. Transport qui devrait avoir enregistré une diminution de 5 à 6 %, en ce moment, avec la baisse des prix du carburant. N’hésitez pas à rentrer dans le détail, en interne comme dans les discussions avec vos prestataires. »
Valorisation
Lorsque les déchets sont valorisés, l’on peut trouver des optimisations plus ou moins importantes en fonction des filières, des prestataires et des technologies. « Plus vous aurez un gisement de qualité et bien trié, mieux vous serez placés pour négocier son tarif d’achat », note Isabelle Bouret qui attire l’attention des industriels sur les indices de prix. « Parfois, ces derniers se déprécient par rapport au marché réel. Nous avons pour habitude de les renégocier a minima une fois par an. » Et l’acheteuse de terminer sur les différents outils de suivi envisageables : la caractérisation des déchets par photo proposée par différents prestataires, l’évolution des volumes qui permet de repérer les points de dérive ou d’amélioration, les tonnages transportés ou encore, les coûts moyens à la tonne qui permettront une comparaison avec des nouvelles offres.
Par Sébastien Jacquart
Cet article vient en complément du papier paru dans le magazine ECO de l’Ain du 11 juin 2020, sur l’optimisation du coût de traitement des déchets dans l’industrie. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi nos suppléments et hors-séries, c’est ICI et ICI.
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