Le Crédit agricole des Savoie, en partenariat avec G2A, a présenté la 2e édition de son Observatoire du tourisme, et travaille à maintenir une vie dynamique sur nos territoires.
Au siège du Crédit agricole des Savoie (CADS), à Annecy, les professionnels du tourisme avaient répondu présent. L’occasion de faire le point sur l’écosystème touristique des Pays de Savoie au travers de trois piliers : économique, humain et environnemental ; « sur la base d’une méthodologie plus affinée », souligne Lionel Gruffat, directeur du pôle “tourisme” au CADS.
Dépenses et transactions
Premier enseignement (et nouveauté) : l’évolution des dépenses et transactions touristiques en Pays de Savoie en 2023. On apprend ainsi que les dépenses touristiques représentent 62,1 % du total des dépenses chez les commerçants (contre 61,8 % en 2022). Dans les zones de montagne, ce chiffre grimpe à 82 %, en progression de 1,9 %.
Il ressort également que près des trois-quarts de l’activité touristique se concentrent sur l’hiver en montagne en Savoie, avec en tête la Tarentaise (75 %) suivie de la Maurienne (72 %). Plus d’un tiers de l’activité touristique annuelle (37 %, en stabilité) des deux départements est centré en Tarentaise.
Côté transactions, 25 % sont également générées par les acteurs du tourisme. Un chiffre stable en dépit des difficultés d’enneigement en début d’hiver. La hausse de 3 % de nuitées estivales n’a pas eu non plus d’impact. Il existe néanmoins d’importantes disparités selon les territoires, avec un rapport de un à quatre. Elles représentent 52 % en Maurienne… et 13 % à Aix-les-Bains/Chambéry et avant pays.
Concernant le pilier humain, un focus a été fait sur le logement des saisonniers. Le CADS observe, pour sa part, une forte augmentation des projets, soit 80 sur quatre ans (dont 28 en 2023 pour un montant de 17 M€).
« Et beaucoup de dossiers sont dans les tuyaux », relève, satisfait, Lionel Gruffat.
Artificialisation des sols et forêts
Sur le sujet de l’environnement, l’observatoire utilise désormais les données satellites de Meteory (plateforme de diagnostic et de suivi environnemental), qui permettent d’analyser les territoires sous tous les angles et de remonter dans le temps avec une résolution spatiale très précise (jusqu’à 20 cm).
Il est ainsi possible de scruter à la loupe l’artificialisation des sols en Pays de Savoie, qui s’inscrit dans la moyenne nationale. Elle a été multipliée par trois en quarante ans, en rapport avec la forte croissance démographique, empiétant sur les terres agricoles.
« La Haute-Savoie a accueilli 200 000 personnes en vingt ans. Après l’aménagement du territoire, nous devons penser “ménagement” et réfléchir différemment », insiste Joël Baud-Grasset, président du CAUE 74.
Dans le même temps, la forêt, qui fait partie intégrante du patrimoine nature et du tourisme, avec la pratique des activités outdoor, a gagné du terrain mais s’appauvrit du fait du réchauffement climatique et des scolytes.
« Son autodéveloppement est bénéfique car elle est un vrai capteur de carbone », relève Sylvestre Coudert, PDG de Forestry France. Reste à l’entretenir. « Car plus elle est gérée et sa biodiversité maintenue, plus elle capte de CO2. »
Source de valeur, la forêt en Savoie Mont-Blanc remplit toutes ses fonctions : productive, récréative, écologique et économique.
Selon Albane Le Flem, « il faut trouver une solution pour maintenir les services ».
L’ingénieure forestière a bon espoir avec la financiarisation de la forêt actée par le nouveau gouvernement. Parmi les solutions avancées : l’intégration du bois dans la construction. Pour cela, il faudra organiser la filière dans les Savoie, ce qui va réclamer des moyens colossaux.
Patricia Rey
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