« Votre attention s’il vous plait. Le train, n° 14811, initialement prévu à 17h08… ». Aïe, ça commence mal. Sur le quai de la gare, les usagers de la ligne Lyon/Bourg lancent un œil découragé sur le panneau d’affichage. « Le train a encore du retard », peut-on entendre dans les rangs. Est-ce vraiment une surprise ? Plus tellement. La SNCF accuse des retards réguliers sur la ligne et les utilisateurs n’en peuvent plus. À juste titre ! Et une fois le train enfin parvenu à quai, c’est la guerre : on joue des coudes pour essayer de pénétrer au cœur de la machine. Car ne vous y trompez pas : si vous n’êtes pas en bonne position, vous voyagerez debout, les heures d’affluence. Serrés comme des sardines – ça peut avoir ses avantages l’hiver, soyons optimistes – le convoi peut s’ébranler. Mais n’essayez pas – surtout pas – de vous installer en première classe, où la moitié du wagon est libre : le contrôleur ne saurait tolérer pareil affront. En revanche, le prix du billet reste inchangé, que le train soit à l’heure ou non, que vous voyagiez dans de bonnes conditions ou pas. Ça, c’est votre problème, pas celui de la SNCF.
Souvent de 15 à 25 minutes, parfois bien plus, les retards sont en tout cas suffisants pour faire louper une correspondance, rater un rendez-vous ou arriver passablement en retard au bureau.
Cet été, une ambarroise a d’ailleurs payé le prix fort de l’incapacité de la SNCF à assurer ses horaires : Soazig Parassols, 24 ans, a perdu son emploi du fait de retards répétés des trains. La jeune femme, qui a assigné le mastodonte ferroviaire en justice, obtiendra-t-elle gain de cause ? En tout cas, elle ne retrouvera pas son emploi. Des retards de trains, de 10 minutes à 1h15 ont eu raison de la patience de son employeur. Combien sont-ils, dans ce cas, à subir les retards réguliers de la SNCF ? À l’heure des préoccupations écologiques, il y a quand même de quoi décourager nombre de voyageurs qui tentaient de préférer le train à leur confortable voiture.
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