L’exploitant savoyard de résidences de tourisme veut se développer dans le diffus et en build-up pour consolider le secteur.
À sa création en 2009, Vacancéole, fondant son business model sur l’exploitation de résidences de tourisme dont les copropriétaires avaient été abandonnés par leurs gestionnaires incapables de leur verser un loyer après la crise financière, était précurseur. Et il entend le rester. Désormais, le groupe savoyard exploite un parc hétérogène de 103 résidences de tourisme, hôtel et villages vacances classés trois et quatre étoiles en France – l’équivalent de 6 300 logements -, contre 6 résidences en 2013 et 65 en 2018. Le chiffre d’affaires s’établit à 65 millions d’euros en 2022 avec une marge brute de 5 M€, et devrait atteindre les 70 millions en 2023 pour 350 collaborateurs (95 travaillent au siège, à Alpespace).
Selon Éric Journiat, son cofondateur au côté de Nicolas Braymand, « 401 000 clients ont fait confiance à Vacancéole en 2022, et, à date, notre volume d’activité enregistre +60 % sur l’hiver, comparé à un an plus tôt, grâce au retour des clientèles étrangères. »
Il faut dire que Vacancéole a fait de son ancrage dans chaque territoire sa force, pour proposer à ses clients « une expérience authentique, locale et durable. » Ainsi, 26 de ses résidences sont labellisées Clef Verte et six autres Refuge LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), à l’heure où il faut préserver la planète et prôner un tourisme plus responsable.
Croître à l’international
Sur le plan stratégique, le spécialiste de l’hébergement touristique a fait le choix aussi d’évoluer vers d’autres modèles et affiche ses ambitions en France et à l’international. Confronté à un déclin des résidences de tourisme en station, Vacancéole investit le diffus et propose dorénavant aux particuliers de commercialiser leurs biens, en y ajoutant un service de conciergerie. Une phase test était en cours depuis deux ans aux 2 Alpes – où l’exploitant, déjà présent avec deux résidences, avait repris en gestion 300 appartements (dont 90 en mandat de gestion) à la Compagnie des Alpes en 2020 -, à Orcières Merlette et au Cap d’Agde où il a racheté le portefeuille d’une agence immobilière.
« Ce modèle est porteur et nous allons l’étendre à la trentaine de destinations montagne (dont 13 en Savoie Mont Blanc) où nous opérons pour répondre à la demande de flexibilité des clientèles », confirme Éric Journiat, pointant un taux d’occupation de 82 à 85 % l’hiver.
Pour ce faire, Vacancéole a créé une agence immobilière, laquelle applique une commission de 25 % sur le chiffre d’affaires net annuel généré par chaque propriétaire, correspondant à la gestion et à la commercialisation des biens. Si actuellement, les appartements en mandat de gestion représentent 2 % du parc, à savoir 250 unités, le groupe vise 1 700 mandats en 2025. Ce développement passera aussi par la Corse où il ouvrira début 2023 une agence de voyage Corséole, qui commercialisera deux résidences Vacancéole (245 appartements) et agrégera les offres d’autres hébergeurs.
Par ailleurs, l’opérateur ambitionne de se déployer à l’international l’an prochain. Il vise l’Espagne, le Portugal et l’Italie en s’appuyant sur l’un des deux modèles, mais reconnaissant toutefois qu’« il est difficile de trouver des résidences de tourisme en bloc à gérer. »
Au-delà, Vacancéole prévoit de croître en build-up, « en rachetant des sociétés existantes dans notre métier, spécialisées dans la gestion classique de résidences de tourisme ou dans les mandats de gestion, voire les deux. »
Son président assure disposer de fonds propres et d’une capacité financière suffisante depuis l’entrée à son capital en 2020 de Garibaldi Participations et de Crédit Agricole Alpes Développement. Si nécessaire, le groupe pourra toujours recourir à la dette bancaire en fonction des opportunités qui se présenteront.
Patricia Rey
Photo à la une : ©Vacancéole
0 commentaires