Devant une transition environnementale de plus en plus présente, la question d’un campus de l’éco-industrie se pose dans l’Ain.
Créer un campus des métiers de l’éco-industrie, voilà un projet pour le moins ambitieux. Le bassin burgien a été identifié comme “Territoire d’industrie” en novembre 2018 et en janvier 2020, un contrat territorial a été signé entre Grand Bourg Agglomération, la Communauté de communes de la Veyle, la Région, l’État et Pôle Emploi. « Cette convention s’inscrit dans le cadre d’une reconquête industrielle et du développement des territoires. Or, l’une des fiches actions était relative à la création d’un campus des métiers des qualifications. Dans ce cadre, l’UIMM de l’Ain (La fabrique de l’industrie) a réalisé une étude auprès de 68 entreprises, institutionnels et enseignants pour en vérifier l’opportunité », a expliqué Emmanuelle Perret, directrice du développement à l’UIMM 01, le 8 février, jour de restitution de l’étude. « Tout cela s’inscrit également dans un contexte de transition écologique des industriels aindinois et même mondiaux. »
État des lieux
Pour objectif premier, l’étude devait identifier où en étaient les entreprises sur cette thématique environnementale et valider ou non l’intérêt d’un campus des métiers de l’éco-industrie.
« Cette recherche révèle qu’il s’agit d’un enjeu bien pris en compte par les entreprises et ce constat s’élargit même au personnel. Ce phénomène est destiné à s’amplifier. En effet, les industriels interrogés indiquent qu’ils vont mener de plus en plus d’actions dans ce sens. » Une démarche avec un effet fédérateur pour les équipes. Le niveau d’engagement des sociétés dépend, lui, du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise et de son positionnement. À savoir, est-ce une entreprise en sous-traitance ou non ?
En parallèle, plusieurs “moteurs” peuvent inciter une entreprise à se lancer dans une démarche environnementale. Les valeurs de la direction, les retours sur investissements, les réglementations, le bien-être des salariés, les jeunes générations, l’image et la marque employeur, les avantages concurrentiels et les opportunités de nouveau business sont des leviers pour prendre cette direction. A contrario, l’étude constate l’existence de freins dus à un manque de temps, de formation et d’information, aux difficultés à estimer les impacts des actions à mener, aux clients, aux résistances au changement, à la lourdeur administrative, à la réglementation très évolutive et aux marchés pas toujours opérationnels.
Un campus nécessaire
Plusieurs formations prioritaires ont été identifiées par les entreprises interrogées. La première d’entre elles porte sur l’écoconception. Les autres s’intéressent à la gestion des déchets, leur traitement et leur valorisation, à des initiations à l’éco-industrie, à des apprentissages sur la qualité, l’environnement ou encore l’eau, ainsi qu’à des formations d’énergéticien.
Sur le territoire, de nombreux projets en lien avec l’éco-industrie se développent. « L’idée est de pouvoir passer d’une démarche industrielle de type curative à une démarche plus globale, plus durable et plus systémique. Pour y parvenir, l’étude valide l’intérêt d’un campus. » Celui-ci serait un véritable appui pour les entreprises en mutation et deviendrait une source de compétitivité pour le territoire.
Statistiques
77 % des entreprises interrogées se déclarent engagées dans une démarche éco-industrielle.
45 % des sociétés déclarent que c’est un élément majeur de leur stratégie.
Joséphine Jossermoz
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