L’institution pourrait agir pour faire baisser la valeur de sa monnaie, afin notamment de stimuler les exportations.
La force du franc pourrait pénaliser l’économie de la Suisse, ont averti les responsables de la Banque Nationale Suisse (BNS). Le président de la direction générale de l’institution, Thomas Jordan, estime que dans un contexte économique international qui tend à se dégrader, la force du franc lèse les exportateurs en augmentant le prix de vente de leurs produits.
« L’inflation a baissé, le bas niveau des taux d’intérêt au niveau mondial s’est confirmé et la situation sur le marché des devises reste fragile », ont-ils expliqué, cités par la Tribune de Genève. Pour résoudre cette situation, Thomas Jordan indique qu’un nouvel assouplissement des taux, qui sont déjà négatifs, pourrait être « nécessaire ». En effet, les taux d’intérêt des banques centrales sont un facteur déterminant dans l’évolution des devises.
Plus le taux baisse, plus la rémunération de la devise est faible, rebutant ainsi les investisseurs. Pour rappel, le franc suisse a connu une hausse spectaculaire le 15 janvier 2015, suite à l’abandon par la BNS du taux plancher de 1,20 franc pour 1 euro qu’elle avait mis en place en 2011.
La devise helvétique s’était aussitôt retrouvée à parité avec la monnaie commune. Si la valeur du franc s’est depuis légèrement dépréciée, elle se situe aujourd’hui autour de 1,09 franc pour un euro et les conséquences de cette réévaluation se font encore sentir sur l’économie du pays.
Valeur refuge
L’une des raisons de l’attractivité de la monnaie suisse est qu’elle est considérée comme une valeur refuge. Lorsque l’économie mondiale est perçue comme risquée par les investisseurs, ceux-ci ont tendance à se réfugier vers le dollar, le yen ou le franc.
C’est notamment parce que la Suisse possède l’une des plus importantes réserves d’or du continent européen, ainsi que des fondamentaux économiques solides. Lors de sa dernière décision de politique monétaire, la BNS a maintenu ses taux directeurs à -0,75 %. Elle doit dévoiler le 12 décembre si elle compte les maintenir à ce niveau ou procéder à un assouplissement.
Par Romain Fournier
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