Les bonnes nouvelles sont rares, en ce moment. Alors, savourons celle-ci : L’inflation marque le pas. Elle s’est élevée à 4 % sur 12 mois en octobre, contre 4,9 % en septembre. Ceci grâce à une moindre flambée des prix de l’énergie (+5,2 % en octobre contre +12 % en septembre) et de l’alimentation (+7,7 % contre +9,7 %).
Cette légère amélioration aura suffi à dynamiser un poil la consommation des ménages (+0,1 %) et l’investissement des entreprises (+1 %), donc à maintenir un semblant de croissance dans notre pays. Le pourcent de progression du PIB attendu par le Gouvernement cette année semble être atteignable. La France n’est d’ailleurs pas la seule à profiter de l’embellie.
« L’économie allemande devrait se redresser dans les mois à venir après une récession continue, l’inflation étant tombée à 3 % d’une année à l’autre en octobre, selon des données publiées par l’institut national de la statistique (Ifo) lundi 30 octobre », indique un article du site Euractiv. Chez nos voisins d’Outre-Rhin, l’économie – plombée par un prix de l’électricité presque trois fois plus élevé qu’en 2020 – a reculé de 0,1 % au troisième trimestre. Chez nous, les différents boucliers anti-inflation ont fait leur office.
« C’est un succès pour la politique économique du gouvernement qui a épargné aux ménages français, seul parmi tous les pays européens, des taux d’inflation à deux chiffres pendant plusieurs mois », s’est félicité Bruno Lemaire, pour qui « nous sommes en train de sortir de la crise inflationniste ». Cependant, cette dernière affirmation est sans doute un peu optimiste. Et le ministre de l’Économie le sait, assurément.
« Conflit local, stock local, conflit global, stock global. Toute extension du conflit [Israël-Hamas, NDLR] amènera une flambée du prix des matières premières, une flambée des prix de l’énergie et par conséquent un impact sur la croissance européenne et sur la croissance mondiale », a-t-il commenté par ailleurs. C’est peu dire.
Le 30 octobre, un rapport de la Banque mondiale envisageait un baril de pétrole à 157 dollars, si l’ensemble du Moyen-Orient devait s’embraser. Certains observateurs imaginent même qu’il puisse friser les 300 dollars (genre, s’arrêter à 290). Nous n’en sommes fort heureusement pas là. Mais, le monde entier retient son souffle.
Est-ce comme cela qu’il faut interpréter l’annonce de la Réserve fédérale américaine non pas de maintenir ses taux directeurs à 5,25 % -5,50 % cette fois-ci (ça, c’était attendu), mais carrément une pause ? Ceci, alors même que l’activité économique américaine a progressé à un rythme soutenu au troisième trimestre, avec des créations d’emplois encore fortes et une inflation toujours élevée ?
Peu importe après tout. Car cette annonce est elle aussi considérée comme une bonne nouvelle. La Banque Centrale Européenne, elle, avait déclaré maintenir ses taux à 4 %, le 26 octobre. Pour la plupart des observateurs, ces décisions indiqueraient que, pour les banques centrales, les taux sont suffisamment élevés pour contenir l’inflation, sans provoquer de récession. Reste à souhaiter qu’ils aient raison… Et que le conflit au Moyen-Orient s’apaise plutôt que de s’envenimer.
Sébastien Jacquart
Crédit photo à la une : https://observalgerie.com/
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