Après l’ouverture du Festival lundi 12 juin, le Marché international du film d’animation rassemble sur quatre jours quelque 3 000 professionnels. Il accueille cette année 17 % d’exposants en plus par rapport à 2016.
C’est une ouverture sous un soleil de plomb qui s’est faite au Marché international du film d’animation (MIFA) à Annecy mardi, avec, en 2017, 660 exposants, soit 17 % de plus qu’en 2016. Placé sous l’égide de Citia, – dirigé par Patrick Eveno-, et de son délégué général Mickaël Marin (en photo), le MIFA est l’événement économique de la semaine. Pour cette édition, inaugurée officiellement en présence, notamment des représentants de la région Auvergne-Rhône-Alpes, place est donnée aux exposants originaires de 73 pays et à environ 400 acheteurs et investisseurs. Tous disposent jusqu’à vendredi de 1 000 m2 supplémentaires pour présenter leurs productions et traiter leurs affaires.
« Nous aurons enregistré une croissance de 40 % en trois ans », a rappelé Patrick Eveno.
A ce propos, le président du festival Dominique Puthod a relevé que cette croissance, qui s’autoalimente depuis plusieurs années, pose de façon aigüe la question des infrastructures et notamment celle de l’outil d’exposition actuellement disponible. Il a aussi souligné l’enjeu que représente le projet inscrit dans le cadre du plan Etat-Région qui passerait par la création d’une nouvelle salle de projection aux Haras, en plus de l’espace d’exposition consacré au cinéma d’animation. « Il s’agit d’accompagner correctement la croissance» a-t-il souligné.
Accord avec la Corée
La journée a par ailleurs été marquée par la création de The Annecy International Animated Film Festival, à Séoul, qui va permettre à Annecy de déployer sa marque à l’étranger. Une convention de partenariat a en effet été signée par les Coréens SBA Animation Center et SK Broadband, d’une part, et Citia, d’autre part (voir photo), afin de créer un nouveau festival du film d’animation en Corée du Sud. La première édition se déroulera en septembre 2019.
Le lancement de ce nouvel événement se déroulera au Digital Media City, dédié aux nouvelles technologies numériques sur plus de 570 000 m2.
« Avec ce partenariat, nous nous engageons mutuellement à unir nos compétences. C’est une belle opportunité de faire rayonner la marque Annecy à l’étranger. Nous sommes certains que cette dynamique internationale nous enrichira collectivement« , s’est félicité Mickaël Marin.
Ce partenariat va permettre à la Corée du Sud de structurer une filière en plein essor et de se déployer sur le marché mondial en favorisant l’exportation des productions locales.
« Le Festival d’Annecy, avec son magnifique paysage en toile de fond, sera désormais associé avec Séoul, cette ville située au cœur de l’Asie, qui cultive sa propre histoire tout en développant la technologie du futur. Ensemble, nous allons mettre sur pied le plus populaire des festivals d’animation d’Asie », a expliqué Hyungcheol Joo, pdg de SBA Animation.
Les studios font leur marché
A Annecy, les studios ont pris l’habitude de faire leur marché, également en termes de recrutements. La journée de mardi a ainsi été l’occasion de lancer un nouveau concept, le MIFA Campus, où dès le début de matinée se sont pressés de nombreux jeunes, venus de multiples pays, pour connaître les attentes des grands ou plus petits studios. Les places étaient chères pour entendre, par exemple, Matt Roberts, recruteur de Walt Disney Animation Studios, présenter la politique du groupe américain en la matière. A la clé pour les jeunes candidats, connaître les bons trucs pour élaborer un portfolio convaincant.
Même succès pour les autres studios présents lors de cette journée, et les conversations privilégiées avec certains réalisateurs tels que Guillermo del Toro.
Un peu partout l’agglomération annécienne accueille, cette semaine, projections mais aussi rencontres entre professionnels, comme aux Papeteries Image Factory qui ont été, hier, le siège d’échanges entre le studio Caribara, ses clients, ses diffuseurs et producteurs.
Après avoir investi 600 000 euros dans de nouveaux locaux pour faire face à la montée en puissance de son activité, l’entreprise y développe désormais plusieurs projets. Caribara lance la semaine prochaine une nouvelle production pour Xilam Animation, une série en 12 épisodes de 7 minutes, dénommée Paprika. Le studio annécien poursuit, en outre, la réalisation des décors de 52 épisodes d’Ollie and Moon. Enfin, il fabrique 26 des 52 épisodes de la série Max Maestro, en partenariat avec Toutencartoon, dans le cadre de Toon Alliance qui regroupe des studios indépendants implantés à Paris, Annecy, Angoulême, en Belgique ou encore à Montréal.
« Nous venons d’achever une importante phase de recrutement et avons intégré huit nouveaux collaborateurs, des animateurs 2D, mais aussi des décorateurs et des spécialistes des effets spéciaux » a expliqué Fabien Baboz, l’un des trois associés créateur de Caribara (deux studios à Annecy et Paris). La société, qui compte actuellement une cinquantaine de collaborateurs, a anticipé un pic d’activité, en septembre prochain.
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