Le 24 novembre, les Genevois se prononceront sur une initiative qui vise à limiter les nuisances de Cointrin et promouvoir l’écologie, mais suscite la crainte des milieux économiques…
Tout a commencé par un projet d’extension de l’aéroport de Genève, avec la création d’une aile Est pour améliorer l’accueil des passagers des vols intercontinentaux. Avec cette extension, qui doit être livrée l’an prochain, Genève Aéroport entend renforcer sa contribution au rayonnement international et à la prospérité économique de la région. Mais ce projet est une source d’inquiétude pour de nombreux résidents de Genève.
En 2015, Berne avait indiqué que Cointrin pourrait accueillir 25 millions de passagers en 2030, contre 17 millions actuellement. Les riverains craignent également une augmentation du nombre de vols après 22 heures. C’est pour contrer ces évolutions qu’a été mise en place l’initiative populaire “Un pilotage démocratique à l’aéroport de Genève – Reprenons en main notre aéroport”.
Lancée par une vingtaine d’associations et de partis, elle veut inscrire dans la Constitution genevoise la prise en compte de la qualité de vie riveraine et de l’environnement davantage que des besoins économiques. C’est l’objet de la votation du 24 novembre. Les auteurs du texte présentant la votation souhaitent un ralentissement de la croissance du trafic, avec « un développement maîtrisé et concerté de ce dernier, afin d’assurer un équilibre entre les intérêts de la population, de l’environnement, des organisations internationales et des entreprises locales ».
Pour ce faire, l’initiative souhaite redonner du pouvoir au canton pour la gestion de l’aéroport, qui est actuellement un établissement de droit public autonome et indépendant.
Deux visions antagonistes
En réaction, la majorité de droite du Grand conseil genevois, le parlement du canton, a formulé un contreprojet qui souhaite garantir l’indépendance et la vocation internationale de l’aéroport.
Il sera également soumis au vote du 24 novembre. Ce sont donc deux camps et deux visions qui s’affrontent pour le futur de Cointrin. Pourtant, les dés seraient déjà jetés selon le journal Le Temps qui estime, dans un éditorial, que même si elle était votée, l’initiative “Un pilotage démocratique à l’aéroport de Genève” aurait peu de chance de changer les choses. « Dans tous les cas, l’avis du canton n’importe pas […].
En Suisse, l’aviation civile relève de Berne. Les aéroports et les compagnies bénéficient d’une autorisation ou d’une concession fédérale. Swiss est notamment obligé de faire décoller un avion vers New York même s’il est au trois-quarts vide. » Affaire à suivre…
Par Romain Fournier
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