Grâce à ses domaines nordiques, le département de l’Ain a su attirer en nombre, une clientèle de proximité. De quoi limiter la casse.
« On pouvait s’attendre à un hiver catastrophique après l’annonce en janvier du maintien de la fermeture des remontées mécaniques. Mais, tout comme l’ensemble de la moyenne montagne française, l’Ain a bénéficié de niveaux de réservation plutôt corrects, notamment pour certains hébergements, par rapport à l’hiver dernier », note l’observatoire Aintourisme, dans son bilan de la saison hivernale. Un bilan issu des résultats d’une enquête de conjoncture réalisée du 3 au 9 mars, via un questionnaire en ligne diffusé auprès de 90 professionnels du tourisme local. « Malgré le contexte, 78 % des hébergements de la montagne de l’Ain étaient ouverts et plus de 90 % des opérateurs de loisirs ont maintenu leur activité (accompagnateurs de moyenne montagne, écoles de ski, locations…). Après une période de Noël plutôt bien fréquentée, les vacances de février se sont déroulées mieux que prévu pour 43 % des répondants, poursuit Aintourisme. Ainsi, le taux de satisfaction se monte à 56 %, malgré une activité en baisse selon plus de la moitié des socio-professionnels ouverts. » Une baisse confirmée par les données Orange-FluxVision, selon lesquelles la fréquentation touristique a reculé de 20 % dans les stations de l’Ain sur l’ensemble de l’hiver, avec pour conséquence une perte de 350 000 nuitées (-40 %). « Sans surprise, la clientèle ayant fréquenté les espaces neige était en grande majorité française, à plus de 40 % locale. »
Nordique : +64 % de CA
Ce sont évidemment les pistes de ski de randonnée et de fond qui ont permis à la montagne aindinoise de tirer son épingle du jeu. Avec la fermeture des remontées mécaniques, les domaines nordiques du département ont enregistré un chiffre d’affaires supérieur de 64 % à la moyenne décennale, à 1,3 million d’euros.
Succès des chambres d’hôtes
Sachant que pour une personne en nordique, deux autres se trouvent sur les domaines, en luge, en piéton ou sur un mode contemplatif, la situation profite diversement aux acteurs du secteur. Un hôtel et hébergement collectif sur deux indique un taux d’occupation inférieur à 30 % contre 55 % en moyenne, pour un mois de février normal. « En revanche, souligne Aintourisme, les meublés et chambres d’hôtes sont les grands gagnants de cet hiver. Ils sont 40 % à afficher complets sur les deux dernières semaines de vacances. Et le taux d’occupation moyen pour la période approche les 65 %. Un chiffre en hausse de plusieurs points par rapport à février 2020 ! » Tant mieux, parce qu’avec des restrictions de déplacements à 30 km, ce ne sont pas les congés de printemps qui permettront aux professionnels de la montagne aindinoise de faire leur beurre.
70 %
En 2021, la clientèle est française à 70 % (65 % d’Auvergne Rhône-Alpes, 11 % d’Île-de-France, 10 % de Bourgogne-Franche-Comté) et suisse à 20 %, alors qu’en 2019, on comptait 43 % de touristes étrangers, Suisses, Allemands et Anglais.
Sébastien Jacquart
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