Après une récolte en baisse de 70 % l’an passé due aux aléas climatiques, celle en cours renouera à peu près avec le niveau habituel des 24 000 hl. Reste à trouver toutes les bouteilles pour conditionner le vin.
« Oui, ce sera une bonne année ! » se réjouit à l’avance Jean Luc Guillon, président du Syndicat des vins du Bugey, lui-même viticulteur à Poncin. Après des vendanges en 2021 qui avaient essuyé une baisse de 70 % en moyenne de la récolte à cause des aléas climatiques de l’hiver et de l’été, et une baisse sur l’ensemble de l’appellation de 24 000 hl habituels à environ 10 000, c’est la satisfaction qui l’anime avec ce retour à la “normale”. Et cela, même si la canicule qui a sévi ici aussi cet été n’est pas sans conséquences. « Certes, la vigne sait souffrir, mais à un moment, il faut bien qu’il y ait du jus dans le raisin » fait sagement remarquer Jean-Luc Guillon, heureux d’avoir vu tomber près de 80 mm de pluie, il y a quelques semaines, et encore quelques-uns à l’approche de la récolte. « C’est toujours bénéfique au raisin, et ça a fait du bien à toute l’appellation », dit-il, même s’il tempère aussitôt en déclarant : « Il y aura peut-être des disparités d’un coteau à l’autre, selon les aléas climatiques. En tout cas, on se dirige d’ores et déjà vers un millésime homogène et un bon équilibre entre cépages », rassure-t-il.
Loin de l’embouteillage
Mais il est dit que la vie des plus de 140 opérateurs identifiés et habilités à produire des raisins ou du vin sur l’appellation ne sera jamais un long fleuve tranquille. La crise des matières premières est venue les impacter de plein fouet, eux aussi, au niveau du verre utilisé pour fabriquer les bouteilles. « On s’est pris une bonne majoration sur le prix des bouteilles. Heureusement, des producteurs prévoyants ont pu se constituer un stock. La classique bouteille blanche, elle, on est sûr qu’il n’y en aura plus, d’ici à la fin de l’année. Pour les autres bouteilles particulières, on verra ! » témoigne le président de l’AOC Vins du Bugey.
Il y a bien cette nouvelle solution qui consiste à mettre le vin en canettes, option d’ailleurs retenue avec succès par des producteurs ailleurs en France, mais Jean-Luc Guillon ne veut pas en entendre parler. « C’est peut-être possible pour des vins de table, mais pour une appellation comme la nôtre, c’est tout bonnement interdit » !
Eliséo Mucciante
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