Le Club Med ouvre, cet hiver, un nouveau resort à Tignes et transforme celui de Val d’Isère, qui devient le premier village Exclusive Collection à la montagne et dans le monde.
Après deux ans de pandémie, le leader mondial des vacances tout compris revient en force à la montagne et accélère sa montée en gamme, qui s’est traduite par 400 millions d’euros d’investissement ces trois dernières années. Dans les Alpes, en Tarentaise, Club Med ouvre un resort premium (4 tridents) XXL flambant neuf à Tignes. Sa construction avait dû être reportée en raison de plusieurs recours contentieux.
« L’extension prévue sur le site où nous étions implantés depuis 1958 étant impossible [il a été cédé, depuis, à Belambra, NDLR], nous avons choisi de repartir de zéro à Tignes-Val Claret, sur un ancien parking situé à l’entrée de la station », rappelle Xavier Le Guillermic, directeur “stratégie montagne” du Club Med. « Le projet initial a subi de nombreuses modifications pour intégrer les remarques des élus, des riverains et des socioprofessionnels alentour. »

Campé au pied des pistes, l’immense bâtiment de pierre et de bois, dessiné par Studio Arch et “designé” par Jean-Philippe Nuel, abrite 430 chambres (1 000 lits) et un espace Exclusive collection de 25 suites. L’investissement de 128,9 millions d’euros est financé par son propriétaire, la Caisse des dépôts. Seul l’achat du mobilier (environ 10 % du montant) incombe au Club Med.
Dans la station voisine, à Val d’Isère, le resort a été transformé et agrandi pour donner naissance au premier « village » Exclusive collection (segment le plus élevé de la marque) à la montagne et au monde. Les prestations déclinées sont luxueuses. Le nombre de chambres a été réduit, passant de 235 à 215 pour privilégier l’espace. Ici, le coût des travaux s’est élevé à 50,8 M€, porté, cette fois, par les Assurances du Crédit mutuel.
Des villages « responsables »
Les deux resorts, ouverts été et hiver, sont labellisés Breeam pour leur haut niveau de conception et construction. Celui de Tignes, plus performant, a été équipé de panneaux photovoltaïques, de pompes à chaleur et même de bas à douche récupérateurs de chaleur pour réduire la consommation énergétique.
En outre, les deux sites sont dotés d’un système de Gestion technique du bâtiment (GTB) qui permet de piloter la température en fonction de l’occupation et des flux, via la mise en place de 2 000 à 3 000 capteurs. Ils sont aussi certifiés Green Globe, label qui englobe la gestion opérationnelle des déchets, les circuits courts… « Nous avons fait de grands progrès dans ce domaine », souligne le dirigeant.
Au total, 430 emplois directs ont été créés à Tignes et 280 à Val d’Isère, at autant d’emplois indirects. Il ajoute « Notre impact économique est réel puisque nous estimons entre 10 et 12 millions d’euros les retombées économiques dans les stations où nous sommes implantés ».
« Nous sommes les seuls à loger intégralement notre personnel , fait remarquer Xavier Le Guillermic. Et nous construisons des lits chauds, occupés 30 semaines par an avec un taux de remplissage supérieur à 80 % l’hiver. »
Une stratégie qui paie puisqu’au premier semestre 2022, le chiffre d’affaires du Club Med a triplé atteignant 811 millions d’euros, soit une baisse de 10 % par rapport à 2019/2020. D’ordinaire, les revenus générés annuellement par les villages à la montagne en Europe (14 sont recensés dans les Alpes suisses, françaises et italiennes) s’établissent à environ 330 millions, répartis à 85 % sur l’hiver. À date, les réservations à la montagne, pour cet hiver, enregistrent une progression de 25 % (mais pas à périmètre équivalent, le nouveau resort de Tignes représentant 10 % de la capacité globale), avec une clientèle à 85 % européenne, dont la moitié française.
Patricia Rey
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