Le Genevois français, locomotive sur la mobilité

par | 30 novembre 2018

A travers le Forum international de la mobilité durable, Annemasse Agglo et le Genevois français se positionnent comme pilotes sur ce sujet, central pour le territoire. En route pour une explication.

15 nouvelles voitures par jour

15 nouvelles voitures en circulation par jour. C’est ce que doivent absorber les routes du Genevois français, un territoire qui s’étend de Thonon à Bellegarde et de Bonneville à Divonne. Avec ses 415 000 habitants et sa croissance de plus de 10 000 habitants par an, il est sillonné aujourd’hui par 1,34 million de déplacements quotidiens et 480 000 supplémentaires sont attendus d’ici 2030.

70% des déplacements domicile-travail enregistrés sur le territoire sont réalisés en véhicules individuels à moteur, une part plus importante que pour les agglomérations de taille comparable. A l’inverse, la part des transports collectifs dans les déplacements n’est que de 6%, contre 8% dans les agglomérations de taille comparable.

 

Le Forum international de la mobilité durable a réuni plusieurs centaines d’élus, de fonctionnaires internationaux, de spécialistes et d’étudiants pendant deux jours. Photo : Pôle métropolitain du Genevois français.

800 millions investis en 5 ans dans les transports

Autant d’éléments qui placent les problématiques de mobilité au cœur des préoccupations des élus du territoire. Et au cœur des investissements. Tous modes confondus, plus de 800 millions d’euros sont programmés dans des projets liés à la mobilité en 5 ans (d’ici 2023). Une « part importante » de ce budget,explique le Pôle métropolitain du Genevois français (PMGF), « est liée à la mise en place du Léman Express (NDLR : RER transfrontalier, prolongation de la liaison Ceva, Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse), aux extensions de tramways et de lignes de bus à haut niveau de services. »

Compétent depuis cet automne sur les mobilités nouvelles, le PMGF travaille notamment à promouvoir, en plus des transports collectifs, les usages tels que le covoiturage (plusieurs expérimentations en cours et prévues), avec l’objectif de passer de 4 à 6% d’usage, ce qui permettrait d’éviter 30 000 voitures. Ou l’autopartage : le service Citiz a été lancé il y a quelques mois avec 12 stations dans 6 localités et doit s’étendre (+50 % d’usagers et de bornes visés en 2019). Sans oublier le vélo ou l’encouragement du coworking et du télétravail pour limiter les déplacements.

Une locomotive dans la réflexion internationale et locale

Forts de l’ampleur des enjeux locaux et des efforts déployés pour y faire face, le pôle métropolitain du Genevois et l’agglo d’Annemasse veulent se positionner comme territoire locomotive également au niveau de la réflexion.

Gabriel Doublet, vice-président d’Annemasse Agglo et du Pôle métropolitain du Genevois français. Photo : Eric Renevier.

En 2015, un partenariat d’Annemasse Agglo avec l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (Unitar, basé à Genève) et l’Etat (France) avait débouché sur l’organisation d’un premier forum, dédié aux partenariats public-privé (PPP) dans le domaine du développement durable. Cette année, les 15 et 16 novembre, un deuxième forum (1) plus spécifiquement dédié à la mobilité a réuni plusieurs centaines de participants (principalement élus, représentants onusiens, spécialistes de la mobilité, entreprises et étudiants) autour d’une demi douzaine de conférences et ateliers, de visites de sites ou encore d’expositions.

« L’idée était d’alimenter la réflexion à toutes les échelles, de l’international au local, autour des questions de mobilités et de ce que peuvent apporter en la matière les partenariats publics-privés », explique Frédéric Bessat, directeur du PMGF.

Mais pas uniquement pour la beauté du geste. Avec ce positionnement le Genevois français cherche à se forger une identité mieux marquée. «Ce forum est aussi un moyen de montrer que le Grand Genève ce n’est pas que Genève et que côté France nous réalisons aussi d’importants efforts en matière de transports, et pas seulement routiers. D’ailleurs dans les projets d’agglomération 1 et 2 (NDLR : les programmes d’engagements transfrontaliers signés en 2007 et 2012 ; le troisième, signé en 2016, est en cours de réalisation) c’est dans le Genevois français qu’ont été réalisé le plus d’infrastructures de transports, relève Gabriel Doublet, à la fois vice-président d’Annemasse agglo et du pôle métropolitain. Mais l’enjeu est également de faire du Genevois français un territoire exemplaire en matière de mobilité et surtout de mobilité durable. Avec, à travers ce positionnement, l’ambition d’attirer davantage les entreprises et les investissements. »

(1) organisé par Annemasse Agglo, l’Unitar, le Pôle métropolitain du Genevois français, l’Etat (France) et le pôle de compétitivité Cara et soutenu par l’Ademe, la Région, le Département, le Grand Genève, les cantons de Genève et Vaud et la ville de Genève ainsi que par de multiples partenaires publics et privés. Plus d’infos sur :

A lire aussi :

Le numéro de décembre 2018 de l’Extension, supplément transfrontalier d’Eco Savoie Mont Blanc, consacre plusieurs articles à la mobilité : projet de traversée autoroutière du lac Léman (rade de Genève), centrale de régulation du trafic routier dans le canton,  salon City Flux (27-28 novembre à Annecy) et télétravail (moins bouger pour mieux travailler).

Le Genevois français, territoire à rééquilibrer

Employeurs aux portes de Genève ? Quatre dirigeants français témoignent

Table ronde du Grand Genève #3 / Mobilité et nouveaux modes de travail : quelles opportunités pour les entreprises du Grand Genève ?

Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée : 100 mesures pour pacifier Genève

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Les conditions de vie dans le bassin genevois

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