Le plan “eau” présenté par le président de la République le 30 mars 2023 comportait plusieurs actions phares, parmi lesquelles le plan de sobriété hydrique. Après l’agriculture, l’industrie devra se serrer les robinets…
Mardi 28 novembre, Marc Jabouille, inspecteur de l’environnement à la Dreal (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), a présenté les nouvelles mesures de sobriété hydrique dans l’industrie à une cinquantaine d’acteurs savoyards, à La Motte-Servolex. D’ici 2030, les entreprises devront répondre à l’injonction de réduire de 10 % leur consommation d’eau globale, tout en prévoyant de recycler 10 % de leur volume d’eaux usées…
Marc Jabouille prévenait d’emblée : « Chaque fois que les agents de la Dreal viendront vous voir, ils vous parleront d’économie d’eau. Pendant longtemps, il a été question des rejets d’eaux usées. Désormais, le temps est venu de rendre ces rejets les plus propres possible. »
« Le taux de restriction de 100 % signifie qu’il faut s’arrêter de travailler. »

Deux arrêtés complémentaires
L’inspecteur s’est attardé sur deux dispositifs en vigueur : l’arrêté ministériel publié en juin 2023 et les arrêtés préfectoraux élaborés dans chaque département. « Ces deux textes s’appliquent conjointement : comme on aime bien le faire dans l’administration, c’est le plus contraignant des deux qui prime. Vous pouvez être exempté de l’un, si vous entrez dans une niche, mais vous serez rattrapé par le second », a-t-il lancé.
S’agissant des industries les plus gourmandes en eau, Marc Jabouille avise : « Le seuil bas de l’arrêté départemental se monte à 7 000 m3 par jour, tandis que le plan national est parti sur un volume de 10 000 m3 par jour, uniquement sur les établissements autorisés et enregistrés. Les établissements déclarés sont, quant à eux, soumis aux arrêtés locaux. » Autres différences : les seuils de restriction d’eau. L’arrêté ministériel prévoit 5 %, 10 % et 25 % de réduction d’eau en fonction des niveaux d’alerte sécheresse.
En Auvergne- Rhône-Alpes, ces seuils sont plus stricts : 25 %, 50 % et même 100 %. « Le taux de restriction de 100 % signifie qu’il faut s’arrêter de travailler. Quoi qu’on en dise, c’est une sanction économique. Il a donc été acté que les bons élèves, dotés d’une vraie politique de sobriété hydrique, bénéficieront d’un certain nombre d’exemptions », théorise Marc Jabouille, qui insiste : « Attention, là aussi vous pouvez être exempté par l’arrêté ministériel mais rattrapé par le second… »
Leïla Oufkir
Crédit photo à la une : ©Brio Studio pour ain.fr
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