Il aura fallu cinq ans de travail, vingt-cinq auteurs, 823 pages et plus d’un millier de photos… Mais « Bourg-en-Bresse, une épopée humaine et urbaine » aborde tout ce qui touche ou a touché la ville. Passionnant et élégant.
« Bourg-en-Bresse, une épopée humaine et urbaine » a représenté lors de sa sortie voilà tout juste un an, un véritable événement. A l’époque, le choix avait été fait de tirer l’ouvrage à 1500 exemplaires. « Tout est parti en quelques semaines », souligne aujourd’hui l’éditeur, Alain Gilbert. Du coup, le livre vient d’être réédité, cette fois-ci en 1000 exemplaires. Avec un changement notable puisqu’il se décline désormais en deux volumes. Et il a pris un peu plus d’épaisseur, passant de 754 à 823 pages. Un changement justifié principalement par le poids de la première édition, pas négligeable : il dépassait en effet les 2,8 kilos, ce qui n’en facilitait pas la lecture…
Le projet remonte en fait à voilà plus de cinq ans, lorsque Paul Cattin (l’ancien directeur des Archives départementales) et Jean-Marc Gerlier (un enfant des Vennes devenu directeur départemental du Travail et aujourd’hui adjoint au maire) l’ont lancé avec la complicité d’Alain Gilbert. Le but des trois hommes était de produire un ouvrage de référence, « qui restaure totalement l’histoire de Bourg-en-Bresse, au sens qu’on ne répète pas ce qu’on voit dans les différents ouvrages déjà disponibles », résume Alain Gilbert.
Au commencement, un territoire inhospitalier
Pari totalement réussi, grâce au travail des vingt-cinq auteurs qui ont participé à sa rédaction, historiens, journalistes, chercheurs, enseignants, juristes. C’est peu de dire que le livre est passionnant. Il renouvelle totalement l’image qu’on peut avoir de cette ville qui n’aurait jamais dû exister dans la mesure où elle s’est créée sur un territoire terriblement inhospitalier et ingrat. D’ailleurs, ses premiers habitants s’y sont fixés très tardivement, à l’âge du bronze comme en témoigne le site de Saint-Just, mis au jour en 2010 lors des travaux du contournement nord-est. Auparavant, les Néandertaliens et les premiers Homo sapiens s’étaient bien établis dans la partie montagne du département, mais en évitant soigneusement les marécages de la Bresse et de la Dombes.
Multipliant les analyses et les anecdotes, riche d’une iconographie exceptionnelle, le livre recouvre tout ce qui touche ou a touché à la ville et à ses habitants : la littérature et la religion, la démographie et une histoire passionnante dont témoigne Brou « monument préféré des Français », le social et la santé, le sport tout autant que la démographie ou l’économie, un domaine largement abordé au fil de ces pages.
« Bourg-en-Bresse, une épopée humaine et urbaine ». Editions Cleyriane. 39 €
L’épopée des entreprises
De nombreux chapitres sont consacrés à l’histoire économique de la ville. Ainsi en est-il de l’arrivée de l’électricité dans les rues de Bourg-en-Bresse en 1893. L’épopée de la métallurgie au début du XXe siècle, autour des figures de Joseph Chapolard, fondateur de Radior, d’Ernest Chaudouet, l’un des fondateurs de la tréfilerie-câblerie, ou de Jean Morgon a droit elle aussi à un chapitre, tout comme l’apparition d’une classe ouvrière ou encore, les entreprises familiales à l’épreuve de la mondialisation (Le Tanneur, Maillard et Duclos), Berliet, Alimentec, Mecabourg.

Moins d’un an après la pose de la première pierre, l’usine Berliet est inaugurée le 24 septembre 1964. A l’origine, elle voit sortir de ses ateliers le Dumper 125, des véhicules sahariens et des camions de chantier, des tracteurs routiers…

D’abord revendeur de machines à coudre Singer, Joseph Chapolard se lance dans la fabrication de bicyclettes à partir de 1911, puis de motos extrêmement puissantes, les « Radiolettes ».

La formidable épopée industrielle de la Tréfilerie-câblerie de Bourg-en-Bresse débute en 1906. D’une vingtaine de salariés au départ, l’effectif grimpera jusqu’à 1027 employés en 1945.
Patrice Gagnant
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