IPC, le centre technique industriel du plastique et des composites, a planché sur l’emploi de matière recyclée en fabrication additive et sur la recyclabilité des pièces produites grâce aux technologies 3D.
L’impression 3D au service de l’économie circulaire ? Telle était l’un des principaux sujets abordés à l’occasion des portes ouvertes d’IPC, le centre technique industriel de la plasturgie et des composites, à Oyonnax, le 25 juin. Cette question a revêtu deux aspects : les possibilités d’impression à partir de plastiques recyclés d’une part, la recyclabilité des pièces obtenues par fabrication additive d’autre part.
Plateforme technologique
L’impression 3D en plasturgie peut prendre trois formes. Il peut s’agir de fabriquer directement la pièce souhaitée, une empreinte de moule en polymère ou encore, une empreinte métallique, avec ses canaux de refroidissement. La première de ces solutions a l’avantage de la simplicité, du faible coût de la pièce unitaire et du délai de production de la première pièce.
Elle pèche en revanche du point de vue de la cadence, de la précision, du choix des matériaux et surtout, du prix des pièces en grande série. C’est exactement l’inverse pour la fabrication additive d’une empreinte métallique, tandis que l’empreinte polymère apparaît comme une solution intermédiaire.

Le seuil de rentabilité dépendra de ce que l’on souhaite faire. Pour se faire une idée, IPC dispose sur sa plateforme technologique, de différents îlots de fabrication additive polymère qui permettent de tester les matériaux, les paramètres de fabrication en fonction de la matière et le post-traitement, les finitions et la fonctionnalisation des pièces.
La fabrication additive polymère et composite peut en effet recourir à des résines liquides, à des granulés ou des fils thermoplastiques, ou encore à des poudres thermoplastiques, qui peuvent être mis en forme de différentes manières (extrusion, projection de matière, frittage…).
Et plusieurs d’entre elles permettent d’introduire de la matière primaire secondaire, à commencer par le dépôt de filament qui peut très bien utiliser des fils issus de plastiques recyclés, polystyrène, polyéthylène, ABS, etc. De surcroît, les inserts ainsi produits sont eux-mêmes recyclables.

Recyclé et recyclable
De même, le frittage permet d’utiliser de 40 à 80 % de poudres polymères recyclées, selon les matières et les technologies mises en oeuvre. L’exemple a été cité de l’initiative Print Your City. Née à Amsterdam, celle-ci se propose d’utiliser l’impression 3D pour transformer les déchets plastiques des villes en mobilier urbain. Le premier prototype est un banc fabriqué à partir de la quantité de déchet produite annuellement par deux Amsterdamois. La stéréolithographie, en revanche, parce qu’elle recourt à des résines thermodurcissables, ne permet ni l’insertion de matière primaire secondaire, ni le recyclage des pièces produites.
Par Sébastien Jacquart
Cet article est paru dans le magazine ECO de l’Ain du 22 août 2019. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI.
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