Selon une étude de l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, certaines villes moyennes de la Région – dont Thonon-les-Bains, Albertville ou Belley – seront encore portées à l’horizon 2050 par le dynamisme des grands pôles urbains.
« La croissance démographique des villes moyennes est moins rapide que dans les grandes villes, en lien avec une population plus âgée » relève l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes dans une analyse qui vient de paraître. Et la tendance devrait se poursuivre à l’horizon 2050, à cause du phénomène de vieillissement qui va se poursuivre et ralentir les gains de population.
Près des grands centres urbains
Certaines des 35 villes moyennes que compte la Région « ont des perspectives de croissance soutenue grâce à leur forte attractivité ». Déjà, entre 1999 et 2013, huit villes moyennes ont connu une croissance démographique élevée grâce à leur fort attrait résidentiel. Et parmi elles, six ont comme point commun d’être situées à proximité de grands centres urbains : Thonon-les Bains près de Genève, Albertville près de Chambéry, Bourg-en-Bresse au nord de Lyon, Saint-Marcellin près de Grenoble, Belley entre Lyon et Chambéry, Montbrison près de Saint-Etienne.
« Ces villes ont enregistré la moitié des gains de populations de l’ensemble des villes moyennes régionales, alors qu’elles n’abritent qu’un quart de leurs habitants », relèvent les auteurs de l’étude, France-Line Mary Portas et Philippe Bertrand. En fait, ces agglomérations sont portées par le dynamisme des pôles métropolitains.
Impact des migrations
D’ici 2050, elles devraient profiter encore d’une croissance démographique soutenue, grâce aux migrations résidentielles qui contribueront à ralentir le vieillissement de leur population. Ainsi, si les tendances récentes se poursuivent, Thonon-les-Bains pourrait gagner 31 000 habitants supplémentaires d’ici 2050 (+0,8% par an).
D’autres villes, situées à la périphérie d’une aire plus grande, gagnent des habitants au jeu des migrations. C’est le cas de Cluses, la plus jeune des villes moyennes de la région, proche de Genève et qui attire des familles d’actifs de moins de 40 ans. Ainsi, elle pourrait d’ici 2050 accueillir 29 000 habitants supplémentaires (+0,7%), et au moins 17 700 en l’absence de migrations
Dépeuplement rapide
L’Insee Auvergne-Rhône-Alpes constate, par ailleurs, un dépeuplement rapide dans certaines villes moyennes, comme c’est déjà le cas à Oyonnax et Chamonix. Là, le solde migratoire élevé ne compense pas un déficit migratoire supérieur à 0,8% par an, du fait en particulier du départ des jeunes adultes. S’agissant d’Oyonnax, dont l’activité est très tournée vers l’industrie, ces départs résultent de la perte massive d’emplois, notamment dans la sphère productive (-1,4%par an). Ses habitants se rapprochent des aires d’influence de Lyon, Bourg-en-Bresse, Genève et Annecy, pour pallier à la disparition d’emplois locaux.
Dans le cas de Chamonix, la perte d’habitants liée aux migrations concerne l’ensemble de la population, même les plus âgés. Selon les auteurs de l’analyse, l’augmentation des prix des loyers dans cette station touristique serait la cause principale de cet exode. « De nombreux résidents permanents n’ont plus les moyens de se loger dans l’aire urbaine où ils travaillent et partent habiter dans la vallée, notamment à Sallanches ».
Pour rappel, dans une analyse parue au printemps 2017, l’Insee Rhône-Alpes a relevé le dynamisme démographique d’Auvergne-Rhône-Alpes qui bénéficie d’une croissance plus rapide que la moyenne métropolitaine (0,3 %). D’ici 2050, Auvergne-Rhône-Alpes contribuerait à 22 % de la croissance démographique de France métropolitaine, alors qu’elle ne pèse que 12 % de sa population en 2013.
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