Xavier Breton, copilote du dispositif en Bresse, évoque ses tenants et aboutissants sur notre département.
L’Ain est labellisé “Territoire d’industrie”… deux fois. Un premier territoire couvre l’est du département (Oyonnax-Pays de Gex) et la Plaine de l’Ain, un deuxième la Communauté d’agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse et la Communauté de communes de la Veyle. Chacun est piloté par un binôme constitué d’un chef d’entreprise et d’un élu.
« Un copilotage intéressant », estime Xavier Breton, député de la première circonscription de l’Ain, qui chapeaute avec Philippe Verne, dirigeant de l’entreprise de carrosserie industrielle Brevet, Territoire d’industrie en Bresse.
Et celui-ci d’expliquer : « Ce dispositif national consiste à aborder l’aménagement du territoire sous un angle unique, avec une approche purement industrielle et quatre axes de travail : attirer, recruter, innover et simplifier. Il ne s’agit pas d’une structuration formelle, mais d’une prise de conscience de ce qui existe déjà. L’objectif est de flécher et d’accompagner les démarches les moins abouties qui méritent d’être davantage développées, d’apporter des réponses aux enjeux et problématiques de l’industrie, notamment en termes de recrutement ou d’accès aux réseaux, et de fédérer ses acteurs. »
Fiches actions
L’État a engagé le dispositif fin 2018. La Bresse a démarré ses travaux en mars, avec en ligne de mire, la volonté de présenter ses projets à l’échelon régional et d’établir ses fiches-actions pour juin. Parmi les pistes de travail envisagées figure le très haut débit.
« Nous souhaitons veiller à ce que le programme de déploiement priorise l’industrie, souligne Xavier Breton. Ceci est d’ailleurs valable pour l’ensemble des moyens de communication. » Autre action ciblée : accompagner le développement d’une filière aéronautique sur l’aérodrome Terre des Hommes, à Jasseron « où quelques entreprises du secteur sont déjà implantées ».
La sécurité bâtimentaire, démarche commune à la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ain et aux sapeurs-pompiers du département, a également été fléchée. « La sécurité est une préoccupation majeure des entreprises industrielles, considère le député. Or, cette démarche de la CCI et des pompiers répond, notamment, aux enjeux sécuritaires autour des nouveaux systèmes numériques qui se développent dans l’industrie. »
Le projet de création d’un campus des métiers, entre Mécabourg, l’UIMM et les lycées est soutenu aussi. Il répond aux enjeux de valorisation des métiers de la mécanique, avec un effort particulier sur la féminisation des métiers.
« En termes de simplification, nous voudrions que s’opère un changement de logique, que l’administration accompagne les entreprises dans la mise en oeuvre des normes, plutôt que d’être dans le contrôle, termine Xavier Breton. Il s’agirait notamment de faciliter l’obtention des autorisations d’installation. »
Pilotage régional
À travers “Territoire d’industrie”, l’État souhaite favoriser la reconquête industrielle dans les milieux ruraux, les villes moyennes et les espaces périurbains présentant une forte identité et un savoir-faire industriel. Une définition qui cadre complètement avec l’Ain.
L’animation du dispositif est confiée aux régions, le Gouvernement ayant la volonté de réunir autour de son initiative, l’ensemble des pouvoirs publics et, bien sûr, les industriels. L’enveloppe financière s’élève à 1,3 milliard d’euros à l’échelon national. En Auvergne-Rhône-Alpes, 17 Territoires d’industrie ont été identifiés. Le rôle du conseil régional est d’étudier les fiches-actions construites par ces derniers et de s’assurer des moyens pouvant répondre aux besoins identifiés.
Par Sébastien Jacquart
0 commentaires