En répondant non à plus de 61 % par référendum à la question de l’acceptation du plan d’aide proposé par les créanciers du pays, les Grecs ont très clairement exprimé leur désaccord avec la politique d’austérité qui leur ait imposé depuis plusieurs mois et qui n’a cependant pas suffit à remettre le pays sur les rails pour faire face à ses échéances financières. Ils ont également mis l’Europe en face d’une situation inédite : réfléchir à la possibilité d’exclusion d’un pays membre de la zone euro. Une situation d’autant plus inédite que celle-ci n’avait pas même été prévue dans les statuts.
En mobilisant ses électeurs autour de cette possibilité, il apparaissait cependant évident que le premier ministre Alexis Tsipras ne souhaitait pas réellement voir la Grèce quitter l’Europe, mais plutôt obtenir les conditions d’une renégociation. Un coup de poker ambitieux. Quelle serait la réaction des autres membres de la zone Euro, à commencer par la France et l’Allemagne ? Ont-ils la réellement la possibilité de se séparer de la Grèce, ou n’ont-ils d’autres choix que de se rassoir à la table des négociations, accepter le reprofilage de la dette grecque et apporter quelques dizaine de milliards supplémentaires en cadeau ?
La réponse est apparue lundi matin. Un compromis a finalement été trouvé entre nouvelles réformes proposées par Athènes et acceptation d’un nouveau plan d’aides par les dirigeants européens. Pour François Hollande, « le rôle de la France a été de chercher à rapprocher les positions, à respecter le peuple grec et à respecter aussi les autres nations qui composent la zone euro […] L’enjeu était aussi de faire respecter les règles européennes, de faire en sorte que la Grèce puisse accéder aux financements prévus lorsqu’un pays rencontre des difficultés ».
En vérité, la France comme l’Allemagne, avait besoin de conserver leur position politique en trouvant un subtil équilibre entre la fermeté indispensable pour ne pas ouvrir la porte aux revendications des autres pays, et l’obligation d’aboutir à un accord pour ne pas pénaliser leurs établissements bancaires respectifs, principaux détenteurs de la dette grecque. Sans oublier qu’une mauvaise solution aurait pu renforcer la position de certains partis extrémistes surfant sur le rejet de l’Europe.
Mais la réponse du berger à la bergère aurait sans doute pu être différente. Elle aurait pu mériter, pour jouer à armes égales, d’interroger le peuple français par référendum pour connaitre son opinion sur le « Grexit ». A défaut, vous pouvez toujours donner votre avis sur le site Gov. Cette nouvelle application pour smartphone a justement pour objectif de recueillir l’opinion des citoyens français pour lui donner de l’écho…
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