Interview | Cédric Georges, OSV : « Ce sont cette histoire et cette éthique qui m’ont convaincu de rejoindre Odlo »

par | 08 juillet 2022

Cédric Georges est le nouveau président d’Outdoor sports Valley (OSV). En complément de l’entretien paru dans Eco Savoie Mont Blanc du 8 juillet et consacré à sa vision de la filière et ses objectifs à la présidence de l’association, retrouvez ci-dessous son parcours professionnel, qui l’a conduit aux plus hautes fonction au sein du groupe suisse Odlo. Interview.

Quel a été votre parcours ?

Je suis né à Annecy et j’ai grandi à Hauteville-sur-Fier, près de Rumilly. Je suis resté en Haute-Savoie jusqu’au Bac puis je suis parti pour les études à Lyon en classe prépa puis à Nantes en école de commerce. J’ai commencé ma carrière dans l’industrie destinée à la grande distribution, chez Procter&Gamble, grand groupe américain leader sur ses marchés avec de très nombreuses marques connues dans les soins de la personne (rasage, soins capillaires, dentaire, hygiène féminine…) et l’entretien de la maison (lessive, produits ménagers).

Comment êtes-vous arrivé chez Odlo ?

J’ai franchi plusieurs échelons chez Procter&Gamble, d’abord en France dans des fonctions de direction commerciale puis au niveau international, depuis le siège européen de Genève, où nous nous étions installés avec ma famille. En 2014, j’ai choisi d’intégrer une entreprise à taille humaine et dans un domaine que je ne connaissais pas au niveau professionnel mais qui m’a toujours passionné : le sport (ndlr : plus jeune, joueur de foot à Rumilly et Vallières, il était en classe à horaire aménagés “sport” au lycée). J’ai alors pris la direction de la filiale France d’Odlo, alors basée à Poisy (et maintenant à Chavanod), ce qui me permettait aussi de revenir en Haute-Savoie.

Et, là encore, vous avez ensuite pris des fonctions à l’échelle internationale…

Effectivement. Après deux ans à la tête de la filiale France j’ai pris la direction de la stratégie commerciale du groupe, en appliquant les bonnes recettes que j’avais pu découvrir et appliquer chez Procter&Gamble. Comme la filiale France est une base solide du groupe et que je sentais que les équipes étaient prêtes à évoluer, elle est devenue le siège de la zone Europe de l’Ouest (France, Angleterre, Benelux, Espagne et Italie), dont j’ai pris la direction, jusqu’en début d’année. Depuis quelques mois j’ai pris la direction des ventes en gros pour le groupe, en étant rattaché au siège de Hünenberg (canton de Zoug), en Suisse.


Odlo n’est pas une marque norvégienne ?

A l’origine, si (ndlr : le nom de l’entreprise est issu de celui de son fondateur, le Norvégien Odd Roar Lofterød) ! Et elle conserve cette image, c’est vrai. D’autant que le pdg est norvégien (Knut Are Hogberg). Mais pour faciliter son développement international, la famille fondatrice a basé le siège en Suisse dès 1986.

Que représente le groupe aujourd’hui ?

Odlo est la marque de référence pour les dessous techniques de sport, son cœur de métier historique mais le groupe a su élargir ses références (sous-vêtements, vêtements et accessoires) tout en conservant son positionnement technique et son caractère innovant. Il a, par exemple, été le premier à avoir utiliser du polyester dans ses produits, pour ses qualités hydrophobes (évacuation de la transpiration) et à avoir développé le concept “trois couches” (transpiration, chaleur, intempéries), largement repris depuis. Le groupe réalise 130 millions de francs suisses de chiffre d’affaires et emploie 700 personnes (ndlr : une vingtaine en France), dont 400 dans son usine de Roumanie (la deuxième est en cours de construction), car c’est l’une des rares marques à posséder ses propres moyens de production. Et il est en forte progression depuis plusieurs années.

Il est toujours orienté sur l’innovation ?

Bien sûr ! Que ce soit dans son organisation, sa logistique (livraison à la pièce en 48 heures sur l’Europe grâce à nos entrepôts en Allemagne), sa RSE ou ses produits. Même si, sur ce dernier plan, ce n’est pas toujours couronné de succès : en 2012, Odlo a été la première marque du secteur à proposer des produits en polyester recyclé (gamme Greentech). Et bien ça a été un bide ! Les consommateurs n’étaient pas prêts. Mais cela ne nous a pas découragés et nous sommes toujours convaincus que pour rester leader il ne faut jamais cesser d’innover.

Vous évoquez la RSE : où en est Odlo ?

Sur le plan environnemental, nous sommes passés en quelques années seulement de 45% à 70% de produits fabriqués en Europe car nous voulons des produits mieux finis et plus durables. Et l’emploi de matières recyclées ou biosourcées est passé de 11% à 85%. Nous avons aussi réduit de 80% nos échantillons physiques et diminué de 40% la largeur de nos gammes. Ce qui ne nous a pas empêché d’afficher 30% de progression sur nos ventes. Sur le plan sociétal Odlo est aussi en pointe. Pour notre production hors d’Europe, nous avons mis en place des partenariats de long terme en Asie et le groupe a été parmi les premiers à s’engager dans la Fair Wear Foundation, qui travaille à l’amélioration des conditions de travail dans le textile. Ce sont aussi cette histoire et cette éthique qui m’ont intéressé et m’ont convaincu de rejoindre Odlo.


Crédit photos : DR

A lire aussi :

L’interview de Cédric Georges dans Eco du 8 juillet 2022 sur ses ambitions à la tête d’OSV

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