Le Lyon-Turin est parvenu à conserver 813,8 millions d’euros de subventions promis par l’Union européenne en 2014 malgré des retards dans les travaux. Députés européens Verts et Insoumis s’en étonnent.
La Commission de l’Union européenne « vient de donner son feu vert pour prolonger jusqu’en 2022 le délai d’utilisation d’une tranche de subventions européennes allouées au tunnel international de la liaison Lyon-Turin », se réjouit le Comité pour la Transalpine, porte drapeau des partisans du projet ferroviaire.
En 2014, l’UE avait accordé 813,8 millions de subventions sur un total de 2 milliards d’euros de travaux que le maître d’ouvrage (la société publique franco-italienne Telt) devait achever avant fin 2019. Mais le chantier avait pris du retard, « notamment en raison de la séquence d’obstruction des populistes du Mouvement 5 Etoiles pendant près d’un an en Italie », grince la Transalpine. D’où la demande de prorogation formulée conjointement par la France et l’Italie en septembre dernier.
Demande de pièces justificatives et contexte de crise
Demande que l’UE a donc accepté, comme le confirme Telt sur son site. Au grand dam des opposants. D’où les courriers envoyés, chacun de leur côté, par les délégations EELV et La France insoumise (LFI) au Parlement européen, dans lesquels ils s’interrogent notamment sur les conditions de cette prorogation au regard du droit et des règles de fonctionnement de l’UE, en demandant précisions et pièces justificatives. LFI estime en outre que les fonds octroyés auraient peut-être dus être conservés afin de pouvoir répondre à l’urgence provoquée par la crise du Covid-19.
« Cette confirmation de l’engagement de l’UE dans le Lyon-Turin intervient alors que la future liaison transalpine apparaît comme l’un des grands chantiers incontournables du vaste plan de relance de l’économie en préparation. Pour relever l’économie européenne après la crise du Coronavirus, la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen a évoqué un nouveau « plan Marshall » conforme aux objectifs du Green Deal et orienté vers des modèles de croissance plus vertueux. L’accent devrait être notamment mis sur le développement des réseaux de transports bas carbone pour les marchandises et les voyageurs, à l’image du Lyon-Turin », répond la Transalpine.
Et l’association de réaffirmer que « le Lyon-Turin représente sur les 10 prochaines années 8000 emplois directs et indirects, auxquels il faut ajouter des milliers d’emplois induits. Selon l’étude du groupe CLAS (2019), chaque euro investi dans la construction du tunnel transfrontalier rapportera 1,6 euro pour les économies française et italienne. »

Photo : Eric Renevier (Archives)
Travaux : retard « modéré » en raison de la crise du Covid-19
Par ailleurs, le maître d’ouvrage, Telt, fait le point sur l’impact de la crise du Covid-19 sur les chantiers du grand tunnel transfrontalier (53 km), en cours de percement, et de ses abords immédiats.
Après l’arrêt total des travaux lors du déclenchement de la crise, la reprise est progressive en ce mois d’avril après la validation par l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) côté français des conditions sanitaires de cette reprise. Les services supports, eux, fonctionnent autant que possible en télétravail.
Ces nouvelles péripéties engendrent quelques surcoûts (gardiennage des chantiers à l’arrêt, par exemple) mais ne devraient provoquer qu’un «retard modéré à l’échelle d’un tel projet», estime Alain Chabert, directeur général adjoint de TELT. Tout dépend alors de ce dont on parle. L’ancêtre de Telt (LTF, Lyon-Turin Ferroviaire) évoquait, au début du siècle, une mise en service de la nouvelle ligne… en 2013 : quelques semaines de plus ou moins ne changent plus beaucoup la donne.
Photo du Haut : Infographie Comité pour la Transalpine
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