Dans une enquête conjoncturelle, la Banque de France met l’accent sur la hausse des matières premières qui freine le rythme de la production industrielle. Le début d’une inflation durable ?
Dans une enquête réalisée auprès d’environ 1 150 entreprises et établissements d’Auvergne-Rhône-Alpes sur l’évolution de la conjoncture économique, la Banque de France annonce que la production industrielle « a progressé fortement en mars, sous l’effet d’une accélération des entrées d’ordres ».
Toutefois, si les niveaux des carnets de commandes se sont renforcés dans l’ensemble des secteurs, les annonces gouvernementales, pour le mois d’avril, « n’offrent guère de visibilité aux entreprises qui anticipent un léger tassement de la production, dans un contexte de hausse des prix des matières premières qui s’intensifie et des ruptures d’approvisionnements qui pèsent parfois sur les rythmes de production », tempère l’organisme bancaire.
Cette situation inflationniste paraissait cependant prévisible pour François Perrier, président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) de l’Ain, qui explique : « En désorganisant l’outil de production, l’épidémie de Covid-19 n’a été que le révélateur de nos dysfonctionnements… Les États-Unis et la Chine connaissent aujourd’hui une très forte reprise qui assèche l’offre, tandis que la France et l’Europe sont très dépendantes de ressources étrangères. La mode dans les grandes entreprises étant au zéro stock, tous les éléments étaient réunis pour que nous ayons à vivre des pénuries. De fait, nous assistons à une reprise inflationniste. »
Du mieux dans le travail temporaire
L’enquête de la Banque de France évoque, par ailleurs, une activité globale dans les services marchands en légère progression, marquée par une certaine hétérogénéité entre les différents secteurs interrogés. Si les activités informatiques, par exemple, restent « bien orientées et génératrices d’emplois », d’autre part, « l’hébergement- restauration ou les activités de loisirs, sont toujours à l’arrêt ». Pour le reste, la demande s’est globalement maintenue, avec une nette amélioration dans le secteur du travail temporaire.
Par Éliséo Mucciante
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