À Sallanches, le fabricant d’implants dentaires innove en continu pour proposer des solutions globales à forte valeur ajoutée. Forte croissance à l’appui.
Depuis son rachat en 2019 par le groupe suisse Straumann, numéro un mondial en implantologie dentaire (2,4 milliards de francs suisses de chiffre d’affaires avec 11 000 collaborateurs), Anthogyr connaît une ascension fulgurante.
« Nous avons choisi de rejoindre le leader pour mener à bien notre projet d’entreprise, à une période où le marché se complexifiait tant au niveau des affaires que de la réglementation », rappelle Éric Genève, à l’époque directeur général d’Anthogyr, promu vice-président en octobre 2022.
De son côté, Straumann cherchait à créer une constellation de marques innovantes et complémentaires (Anthogyr, Neodent et Medentika) pour renforcer son offre et pénétrer le marché mondial.
Recentrage sur les implants
L’entreprise haut-savoyarde, qui a atteint une taille critique et conservé son autonomie, a désormais les moyens de ses ambitions.
« Nous nous sommes totalement réinventés sur l’implantologie, en produisant des solutions globales à forte valeur ajoutée (de la structure en titane à la dent cosmétique en céramique ou en résine) à destination des dentistes et des prothésistes », se félicite Éric Genève, soulignant que cette décision stratégique prise il y a quatre ans a abouti fin 2023.

Alors que, jusqu’à présent, l’activité de la société se répartissait entre les instruments dentaires (3,5 % des ventes), les implants (86 %) et la sous-traitance industrielle (10,5 %), « l’implantologie, c’est dorénavant 100 % de notre chiffre d’affaires », déclare le vice-président. « Avec encore un peu d’instrumentation liée à la pose des implants », complète Philippe Neimark, le directeur général.
Croissance et agrandissement
Une stratégie payante puisqu’Anthogyr, qui enregistre une croissance de 12 % en 2023, devrait voir ses volumes bondir de 60 % en 2024. Et elle entend continuer sur sa lancée en multipliant par quatre son chiffre d’affaires (en valeur) d’ici 2028.
Sur ce marché mondial hyperconcurrentiel et très atomisé où gravite une quarantaine d’acteurs référents, le fabricant d’implants ambitionne ainsi de gagner des parts de marché en France, où il en détient actuellement 20 %, mais aussi à l’international.


Présent dans une quarantaine de pays, il renforce sa position en abordant, début 2024, deux nouveaux pays, à savoir les États-Unis et la Turquie, où sa maison mère possède des filiales. « Notre objectif est d’occuper une place significative sur tous les grands marchés », souligne Éric Genève (Au demeurant, l’export a toujours été une priorité pour l’entreprise, qui était déjà implantée en Europe et en Chine).
Pour y parvenir, Anthogyr investit de l’ordre de 8 % de son chiffre d’affaires annuel – et jusqu’à 10 % certaines années – dans l’outil industriel (le parc compte 80 machines à commande numérique de dernière génération), les nouvelles technologies (à commencer par la digitalisation) et l’innovation (avec 70 brevets actifs).
« Il s’agit de répondre à l’ensemble des demandes via une mise en œuvre qui doit rester simple et accessible », confirme le vice-président, qui pointe néanmoins un contexte réglementaire européen très contraignant.

L’entreprise a, par ailleurs, renforcé son volet formation, pour faire monter en compétence ses salariés, et recruté 33 personnes l’an dernier et 20 cette année. Mais ce n’est pas tout. Elle a créé un campus doté d’un bloc opératoire pour former, chaque année, à ses produits, un millier de praticiens de tous les pays.
En fort développement, Anthogyr prévoit d’agrandir son site de production de Sallanches (9 400 m2 au total) dans les deux ans.

Patricia Rey
Photo Une : siège d’Anthogyr à Sallanches – crédit photo Anthogyr
Magnifique article.
Vincent Briffod, Anthogyr SAS