L’entreprise annécienne Wood Stock Creation réalise des projets éco-responsables d’aménagements intérieurs, extérieurs et événementiels à partir de matériaux recyclés. Un marché de niche qui progresse.
En 1969 se tient aux Etats-Unis le festival de Woodstock, devenu emblématique d’une génération et du mouvement hippie. Un demi-million de personnes sont réunies animées par la volonté d’un retour aux sources et d’une communion avec la nature.
Ces mêmes valeurs ont inspiré en 2010 la fondation de Wood Stock Creation, guidée par une stratégie de détournement de flux de matériaux, d’échantillons ou de mobiliers hors d’usage.
« Nous objectif, explique Nathan Grout, directeur et fondateur de l’entreprise, est de travailler la matière et de valoriser le déchet bois en lui donnant une seconde vie. » Une démarche avant-gardiste qu’il a fallu imposer.
« C’était très dur, la sensibilité vis-à-vis de l’environnement n’était pas la même et il y avait le prix, entre 30 à 40 % plus élevé que pour un projet avec des matériaux neufs. » Les premiers clients sont surtout des entreprises, notamment Patagonia, des épiceries bio, les jardineries Botanic et des espaces de coworking.
« Aujourd’hui, d’autres secteurs comme le luxe sont intéressés par notre travail. C’est aussi le cas des particuliers qui représentent désormais 50 % de notre chiffre d’affaires. » En moyenne, une entreprise dispose d’un budget entre 10 000 et 15 000 euros pour un projet d’aménagement contre 5000 à 10 000 euros pour un particulier.
Circuits courts
Wood Stock Creation a développé son propre réseau d’approvisionnement auprès, par exemple, de scieries et de menuiseries locales et bénéficie aussi parfois de dons de mobilier et d’objets.
« Nous avons fondé l’association Re-sourcing, précise Nathan Grout, afin de structurer et de gérer la matériauthèque, mais surtout de créer, à terme, un réseau de matériauthèques reliées par une plateforme en ligne dont l’objectif sera de répertorier toutes les ressources à recycler disponibles d’un territoire. »
Pour chaque projet – aménagement ou événementiel –, la matière première est entièrement retravaillée à la main : nettoyage, décapage, découpe, peinture… Un processus qui rallonge la durée d’un projet. Dans un marché où les marges sont très faibles, la principale difficulté pour Wood Stock Creation réside dans la fiscalité.
« Elle est identique à celle d’un grand groupe comme Ikea, déplore Nathan Grout. Cette fiscalité à 20 % n’est pas adaptée à l’économie circulaire. » Un contexte qui a incité l’entreprise à limiter le nombre de salariés en contrat à durée indéterminée au profit de mandats avec des auto-entrepreneurs, permettant ainsi une meilleure adéquation avec l’évolution du marché.
Surtout active en Savoie et Haute- Savoie, Wood Stock Creation souhaiterait se développer aussi en Suisse. « Nous avons déjà réalisé quelques projets à Genève. C’est un marché intéressant car les Suisses sont plutôt respectueux de l’environnement. Pour le moment, nous misons sur le bouche à oreille car la publicité nécessite un investissement financier important. »
Repères
- Date de fondation : 2010
- Siège : Faverges
- Collaborateurs: 8
Odile Habel
Cet article est issu du magasine L’Extension Automne 2024, disponible gratuitement au format liseuse en ligne ici >>
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